Origine et histoire de la gare
La gare de Rouen-Rive-Droite, située sur la rive droite de la Seine en haut de la rue Jeanne-d'Arc, dessert le centre-ville de Rouen dans le département de la Seine‑Maritime, en Normandie, et occupe le quartier dit Gare SNCF, sur les coteaux nord de la ville. Elle se trouve sur la ligne de Paris-Saint‑Lazare au Havre et, établie à 26 mètres d'altitude au point kilométrique 139,468, est implantée en tranchée entre les tunnels de Beauvoisine et de Saint‑Maur. L'arrivée du chemin de fer à Rouen remonte aux années 1840 et la station voyageurs dite « de la rue Verte », à l'emplacement de la gare actuelle, a été mise en service en 1847. Incapable de répondre à l'accroissement du trafic, cette première installation a fait l'objet d'un vaste projet de reconstruction au début du XXe siècle. Les travaux d'aménagement et de reconstruction du bâtiment voyageurs, conçus par l'architecte Adolphe Dervaux et portés par le bureau d'études Pelnard‑Considère‑Caquot, ont commencé en 1914 et abouti à l'inauguration de la nouvelle gare en 1928. Le bâtiment, monumental et représentatif d'un Art nouveau tardif associant l'expression moderniste du béton apparent, se signale par un campanile culminant à 37 mètres. La gare a été inscrite au titre des monuments historiques en 1975 et ses horloges de campanile ont été restaurées en 2019. Au fil du XXe siècle et au début du XXIe, la gare a subi plusieurs transformations : dans les années 1980 l'aménagement d'un parking au‑dessus des voies a entraîné la modification des galeries et passerelles, et des travaux d'accessibilité menés à partir de 2015 ont permis l'installation d'ascenseurs, d'une nouvelle signalétique, la rénovation des guichets, l'installation du Wi‑Fi et la réorganisation du parvis. Une aile du bâtiment, réaménagée, accueille depuis 2021 un magasin alimentaire. Gérée par la SNCF, la gare est la première de Normandie par sa fréquentation, avec environ huit millions de voyageurs par an en 2023. Elle est essentiellement desservie par des trains du réseau TER Normandie qui la relient notamment à la Normandie, à l'Île‑de‑France et aux Hauts‑de‑France ; elle accueille également des TGV desservant notamment Le Havre et Marseille, ainsi que des relations saisonnières. La configuration du site, contraint par la présence des tunnels et des murs de soutènement, limite l'espace ferroviaire disponible : depuis 1928 la gare comprend quatorze voies, dont six permettent la desserte des quais dans les deux sens, et la longueur des quais varie entre environ 170 et 320 mètres, le quai le plus long atteignant 311 mètres. Bien que la gare ne soit pas une véritable bifurcation, elle est reliée à Amiens via la ligne de Saint‑Roch à Darnétal‑Bifurcation. L'intermodalité est assurée par le réseau urbain Astuce, de nombreuses lignes de bus, la station souterraine de tramway Gare‑Rue Verte mise en service en 1994 et accessible depuis le parvis, ainsi que par des services de vélopartage et un parking équipé pour la recharge de véhicules électriques. La gare offre aux voyageurs un bâtiment ouvert quotidiennement avec guichets, distributeurs de titres, espaces d'attente, toilettes, Wi‑Fi gratuit, des commerces et des services spécifiques pour les personnes à mobilité réduite. Monument emblématique de la ville, la gare a également servi de décor à plusieurs films tournés à Rouen, apparaissant notamment dans Sous le signe du taureau, L'Américain et Mourir d'aimer. Un projet de nouvelle gare sur la rive gauche, validé en 2023 et envisagé sur le site de l'ancienne gare de Saint‑Sever, vise à soulager la rive droite et à améliorer les correspondances via un prolongement du tramway.