Origine et histoire de la gare
Gare de la ville, le bâtiment voyageurs actuel, de style classique, a été conçu pour la Compagnie des chemins de fer du Nord et dessiné par Clément Ligny ; il a été ouvert en 1904. La station elle-même est mise en service en 1848 et se trouve au point kilométrique 66,407 de la ligne de Lille aux Fontinettes, établie à huit mètres d'altitude ; elle est également l’origine de la ligne de Saint-Omer à Hesdigneul, partiellement déclassée et utilisée pour le fret sur les sections subsistantes et par le chemin de fer touristique de la vallée de l'Aa à partir d'Arques. Dès les premières études de 1837, la municipalité s’était opposée à l’implantation d’un triage sur les marais, si bien que la bifurcation principale fut installée à Hazebrouck, puis Saint-Omer obtint ultérieurement des lignes vers Boulogne et Berguette. Des travaux d’équipement sont réalisés dans les années 1880, et l’intervention d’Alexandre Ribot permet en 1890 une baisse de 50 % des tarifs pour les maraîchers, entraînant une forte hausse des expéditions locales, qui passent de 4 094 tonnes en 1889 à 11 240 tonnes en 1898. Le nouveau bâtiment voyageurs, déclaré d’utilité publique en 1900, est construit sur pieux en chêne et réalisé en pierres blanches de Creil et pierres bleues de Soignies ; son corps central, orné de grandes travées vitrées, de cheminées monumentales, de marquises et de caducées de Mercure, comporte une horloge et les armes de Saint-Omer. Pendant la Première Guerre mondiale, la gare joue un rôle logistique pour l’armée britannique ; la partie centrale du bâtiment est endommagée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale et remise en état en 1948, le clocheton n’ayant pas été rétabli. Inscrit au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984, le bâtiment connaît des modernisations : nouveau poste d’aiguillage au début des années 1990 et électrification de la section Hazebrouck–Calais en itinéraire de secours. La liaison TGV quotidienne avec Paris, en place depuis 1994, est supprimée en 2012 pour des raisons de conventionnement et de faible fréquentation depuis Saint-Omer. Le bâtiment voyageurs est fermé en mars 2011 pour risque d’effondrement du plafond ; il est racheté en 2016 par la communauté d’agglomération, qui lance sa réhabilitation afin d’y installer un tiers-lieu à vocation numérique nommé « La Station » et d’y réintroduire un service de vente SNCF. Les travaux, comportant démolition intérieure et désamiantage, débutent en janvier 2017 ; le bâtiment rouvre le 15 novembre 2019, suivi d’un week-end inaugural. Un pavillon modulaire installé sur le parvis, qui préfigurait « La Station », a été réaffecté à plusieurs reprises et son retrait n’est pas prévu avant 2026. Des travaux d’amélioration de l’accessibilité achevés en 2023, pour un coût de 5,73 millions d’euros, ont notamment relevé les quais, posé des surfaces podotactiles et installé des ascenseurs ; un souterrain équipé d’ascenseurs permet la traversée des voies. Selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle s’établit à 942 826 voyageurs en 2023, après des variations annuelles comprises entre 622 485 en 2020 et 938 516 en 2019. Gare SNCF desservie par le réseau TER Hauts-de-France, elle assure des relations entre Lille-Flandres, Hazebrouck, Arras, Saint-Omer et Calais-Ville, et voit ponctuellement circuler une rame TGV affrétée pour le pèlerinage à Lourdes. Le bâtiment, géré par une association, accueille des espaces de fab lab et de coworking, conserve des automates et un guichet de vente ouvert tous les jours. La gare dispose d’un parc à vélos, d’un parking et d’une desserte par le réseau urbain Mouvéo ainsi que par les lignes interurbaines Arc‑en‑Ciel 1 (904, 904E, 923) et Oscar (421, 422). Elle possède enfin des voies de service et reste ouverte au fret, exclusivement par train massif.