Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte dans le Haut-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine ferroviaire Gare classée MH

Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte

  • 3 Rue de la Gare
  • 68590 Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
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Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Gare dite gare du Kaiser à Saint-Hippolyte
Crédit photo : Indication Saint-Hippolyte - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public de l'Etat

Frise chronologique

Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1800
1900
2000
18 octobre 1840
Mise en service
1903-1907
Reconstruction impériale
1907
Inauguration nouvelle gare
30 septembre 1997
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'ensemble des bâtiments ; hall des voyageurs ; quais (cad. 22 234) : inscription par arrêté du 30 septembre 1997

Personnages clés

Guillaume II Empereur allemand ayant ordonné la reconstruction de la gare.
Bodo Ebhardt Architecte responsable des travaux du château du Haut-Koenigsbourg.
Ludwig Kriesche Architecte berlinois ayant conçu le nouveau bâtiment voyageurs.

Origine et histoire de la gare

La gare de Saint‑Hippolyte, dite « gare du Kaiser » ou « gare du Château du Haut‑Koenigsbourg », est une ancienne gare de la ligne de Strasbourg‑Ville à Saint‑Louis, située sur la commune de Saint‑Hippolyte (Haut‑Rhin), à proximité du château du Haut‑Koenigsbourg qu’elle desservait. Elle est mise en service le 18 octobre 1840 par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle et est classée station de troisième classe. Établie à 182 mètres d’altitude au point kilométrique 48,460, elle se situe entre Sélestat et Ribeauvillé. Le bâtiment primitif, dû à l’architecte Félix Fries, comprenait une salle d’attente, un petit magasin, le bureau du receveur, un logement pour le receveur servant aussi de logement de garde‑barrière, des bâtiments de service, deux quais de cinquante mètres et des espaces paysagers. Entre août 1841 et mai 1842, la station délivra 4 892 billets pour des recettes détaillées dans les comptabilités de l’époque. En 1854 la Compagnie des chemins de fer de l’Est succède à la compagnie fondatrice et, dès les années 1850–1860, la gare devient l’un des points d’arrivée des touristes se rendant au Haut‑Koenigsbourg. Après 1871, elle intègre le réseau de la Direction générale impériale des chemins de fer d’Alsace‑Lorraine.

Au début du XXe siècle, la restauration du château du Haut‑Koenigsbourg décidée par l’empereur Guillaume II entraîne une reconstruction importante de la gare. Le projet de 1901, publié par Laurent Baudouin, est signé par l’architecte berlinois Ludwig Kriesche et trois techniciens, Dietrich, Fleck et Stoekicht. Un nouveau bâtiment voyageurs, dont la date 1903 figure sur la tourelle d’escalier, est élevé entre 1903 et 1907 pour faciliter les tournées d’inspection de l’empereur et acheminer les matériaux nécessaires aux travaux dirigés par Bodo Ebhardt. L’édifice, en pierre de taille, présente un corps central flanqué d’une tour et de deux ailes ; il comporte à l’étage une chambre prévue pour l’empereur lors de ses visites. Le pavillon d’accueil réservé à l’empereur, situé à l’extrémité du bâtiment, a ensuite été détruit. La gare fut inaugurée en 1907 et accueillit par la suite de nombreux visiteurs du château.

Après la Première Guerre mondiale, la gare passe en 1919 sous l’Administration des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine, puis devient propriété concédée de la SNCF en 1938 ; elle est gérée par la Deutsche Reichsbahn pendant l’occupation de la Seconde Guerre mondiale. Un guichet est fermé en février 1976 par la SNCF et, par la suite, l’arrêt subsiste sous la forme d’une halte sans personnel ; la gare semble avoir définitivement fermé au début des années 2000. Le bâtiment voyageurs et les quais font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 30 septembre 1997.

Vendu par la SNCF et réaménagé en habitation privée, l’ancien bâtiment voyageurs est partiellement ravagé par un incendie le 19 février 2010. Mis aux enchères en 2012 pour 45 000 euros, il est finalement racheté par la commune de Saint‑Hippolyte qui exerce son droit de préemption afin de le sécuriser et d’œuvrer à sa préservation ; la situation reste néanmoins bloquée en 2017 en raison d’un litige juridique avec les occupants, la partie marchandises étant encore habitée. En 2020, des occupants entreprennent la restauration du bâtiment et un financement participatif est lancé pour soutenir ce projet. La gare a également servi de décor pour une scène du film La Décade prodigieuse de Claude Chabrol.

Liens externes