Origine et histoire
La gare dite Pavillon d'Exposition ou gare du Champ-de-Mars, également appelée gare des Carbonnets ou gare Lisch, est un édifice ferroviaire désaffecté situé impasse des Carbonnets à Asnières-sur-Seine, près de Bois-Colombes ; il n'est pas ouvert au public et est accessible depuis la rue des Bourguignons. Conçue par l'architecte Juste Lisch pour l'exposition universelle de 1878 au Champ-de-Mars, la construction se caractérise par une charpente métallique à remplissage de briques de deux tons et des façades ornées d'une faïence polychrome. Le bâtiment comprenait un corps central d'environ 1 500 m² décoré de briques colorées et de tuiles vernissées, flanqué d'extensions vitrées et prévu pour accueillir plusieurs voies. Son nom de « Carbonnets » provient du lieu-dit de son adresse actuelle ; l'appellation « gare Lisch » rappelle son architecte.
Démontée et transférée à Asnières en 1897 après la destruction des ateliers locaux, elle a été utilisée successivement comme terminus et gare électrique de Bois-Colombes lors de l'électrification par troisième rail du tronçon Paris-Saint-Lazare – Bois-Colombes à partir de 1924, puis reconvertie en ateliers et annexe de dépôt à la fin des années 1930, avec des utilisations diverses, notamment par le Sernam. Le quadruplement et l'extension de l'électrification de la ligne entraînèrent sa mise hors service ferroviaire et sa transformation en locaux techniques. Menacée de démolition en 1983, elle fut sauvée par une mobilisation locale et médiatique et inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1985.
Après des décennies de projets avortés et d'études, le bâtiment est progressivement tombé en ruine : une partie de la structure s'est effondrée, des arbres ont poussé à l'intérieur, l'escalier a perdu la majorité de ses marches et un petit incendie a endommagé une portion de l'édifice en mars 2012. À partir de 2013, la municipalité et plusieurs partenaires ont relancé des études de réhabilitation et envisagé soit une restauration sur place pour en faire un équipement culturel intercommunal, soit un démontage et un remontage sur un autre site, avec des propositions de réimplantation aux Chanteraines à Gennevilliers, dans l'Est parisien pour un musée du cheminot ou dans le parc Robinson à Asnières. Une étude de faisabilité a estimé le coût de restauration à environ cinq millions d'euros.
Des initiatives citoyennes se sont organisées sous le nom « Gare Lisch - Opération Renaissance » pour imaginer une « Cité du Voyage » autofinancée, et une exposition photographique de l'artiste JR a mis en lumière l'inaction des parties prenantes, accompagnée d'une pétition. Un projet porté par Morning Coworking et l'agence Nacarat, lauréat en 2019 de l'appel Inventons la Métropole, proposait d'installer un centre de coworking et des espaces publics financés par un promoteur, mais il a été abandonné en 2021 en raison de la pandémie de SARS‑CoV‑2. La commune a ensuite décidé de racheter la gare pour un montant évalué à environ un demi-million d'euros, puis l'a acquise à l'été 2024 pour 425 000 € ; en avril 2025 un architecte a été désigné pour conduire une restauration à l'identique dont le lancement est prévu dans l'année.