Gisement et grottes constituant l'abri dit du Placard à Vilhonneur en Charente

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte ornée

Gisement et grottes constituant l'abri dit du Placard

  • D109
  • 16220 Moulins-sur-Tardoire
Grotte du Placard à Vilhonneur
Gisement et grottes constituant labri dit du Placard
Gisement et grottes constituant labri dit du Placard
Gisement et grottes constituant labri dit du Placard
Gisement et grottes constituant labri dit du Placard
Gisement et grottes constituant labri dit du Placard
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Gisement et grottes constituant labri dit du Placard
Gisement et grottes constituant labri dit du Placard
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Paléolithique

Patrimoine classé

Gisement et grottes constituant l'abri dit du Placard (cad. A 334, 336, 337) : classement par arrêté du 3 mars 1989

Origine et histoire de la Grotte du Placard

La grotte du Placard est une grotte ornée située sur la commune de Vilhonneur, en Charente, à une trentaine de kilomètres à l'est d'Angoulême, sur la rive gauche de la Tardoire, à environ 150 mètres au nord du moulin du hameau de Rochebertier, dans une falaise surplombant la rivière. Creusée dans les calcaires bajociens, la cavité mesure environ 17 mètres de long et 9 mètres de large et est bordée d'un long couloir latéral. Découverte par Jean Fermond, qui l'a fouillée de manière sommaire à la fin du XIXe siècle, elle a ensuite été fouillée par l'abbé Bourgeois, l'abbé Delaunay puis Arthur de Maret, ce dernier travaillant de 1877 à 1888 et identifiant des niveaux moustériens, solutréens, magdaléniens et néolithiques. Le site a livré des ossements néandertaliens ainsi que de nombreux restes d'Homo sapiens du Paléolithique supérieur; certains maxillaires et boîtes crâniennes portent des incisions, des traces d'ocre et des brûlures, interprétées comme des indices de pratiques funéraires. Des fouilles financées par l'Association française pour l'Avancement des Sciences ont eu lieu en 1902. Les recherches ont mis au jour plus d'une dizaine de niveaux du Paléolithique moyen et supérieur, en particulier des ensembles magdaléniens et solutréens, et les subdivisions proposées par l'abbé Henri Breuil au congrès de Genève de 1912 s'appuient en partie sur ces résultats ; Breuil considérait que le Placard offrait une remarquable représentation du plus ancien Magdalénien, développé en couches distinctes. Les fouilles ont repris en 1958 sous l'abbé Jean Roche à la demande du professeur Jean Piveteau, puis à partir de 1987 par Louis Duport ; en 1990, le dégagement du couloir a révélé des gravures pariétales, et les recherches ont ensuite été menées sous la co-responsabilité de Jean Clottes et Louis Duport. La stratigraphie classique établie après les fouilles de 1877 à 1902 distingue, du sommet vers la base, un niveau contenant du mobilier historique et de l'âge du bronze, un niveau magdalénien d'environ 1,50 m subdivisé en quatre couches, un niveau solutréen d'environ 1 m et un niveau moustérien d'environ 1,50 m. Hors de la grotte, l'abbé Roche a décrit une séquence comprenant Magdalénien moyen et ancien puis des niveaux moustériens, tandis que la fouille du couloir a révélé une succession détaillée de niveaux magdaléniens, un lit de petits blocs calcaires et, au plancher, un lapiaz formé de blocs parallèles. La faune ancienne est variée et inclut notamment l'antilope saïga. Parmi les restes humains, la disparition d'un fragment de maxillaire d'enfant réputé néandertalien est signalée; une dent d'enfant trouvée en 1960 était associée à une industrie moustérienne, et de nombreux os d'Homo sapiens du Solutréen comprennent des crânes aménagés en coupes. Les découvertes pariétales comprennent une frise d'environ 5 mètres mise au jour en 1990 sur des parois anciennement enfouies et dans la couche solutréenne; les incisions très fines représentent de nombreux chevaux, cervidés, bouquetins, rennes, un chamois, une saïga, divers bovidés, un aurochs et deux têtes de bisons tirant la langue. Une douzaine de signes en accolade ou « aviformes », semblables à ceux du Pech Merle, de Cougnac et de la grotte Cosquer, ont été observés, témoignant d'un mode d'expression symbolique largement diffusé au Solutréen. Le tamisage des déblais a permis de retrouver 640 blocs gravés, suggérant que de vastes portions des parois étaient ornées, et dès 1942 Raoul Daniel avait étudié des plaquettes calcaires gravées ou enduites d'ocre provenant de l'effritement de la voûte. La datation par le carbone 14 situe l'ensemble gravé au Solutréen, autour de 19 708 ± 250 ans avant le présent, et les signes identifiés sont désormais désignés sous le nom de « signes de type Placard », appellation proposée par Jean Clottes. Les industries lithiques moustériennes correspondent à des types Quina et à denticulés; le Solutréen est représenté par des pointes en feuille de laurier et en feuille de saule, et le Magdalénien ancien par des grattoirs et des burins. De nombreux objets en matières dures animales ont été recueillis : pointes de sagaies en bois de renne, poinçon, sifflets, aiguilles, éléments de parure tels que dents et coquillages percés, ainsi que des propulseurs, dont un propulseur mâle à crochet caractéristique du Magdalénien moyen. Parmi les pièces remarquables figurent une plaque osseuse dentelée et striée découverte en 1961-1962, deux objets en bois de renne en forme d'organes génitaux interprétés comme des bâtons de commandement, et un bâton percé découvert en 1870 sculpté en ronde-bosse d'une tête d'animal. La grotte du Placard a été classée monument historique par arrêté du 3 mars 1989 ; devenue propriété du Conseil départemental de la Charente en 1990, elle est accessible au public sur réservation durant l'été grâce à des aménagements financés par le département.

Liens externes