Gisement préhistorique de Cagny dans la Somme

Patrimoine classé Sites archéologique Gisement préhistorique

Gisement préhistorique de Cagny

  • 15 Chemin de Beauvoir
  • 80330 Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Gisement préhistorique de Cagny
Crédit photo : Bycro - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

Paléolithique moyen

Patrimoine classé

Parcelle renfermant un gisement préhistorique (cad. X 2) : classement par arrêté du 15 décembre 1959

Origine et histoire du gisement préhistorique

Le parc archéologique de la Garenne est un site du Paléolithique inférieur situé sur la commune de Cagny (Somme), propriété de l'État et implanté au cœur du bois de la Garenne, au sud‑est d'Amiens. Le bois renferme une coupe archéologique formée d'un talus riche en craie et en silex, recouvert par un complexe de niveaux fluviatiles de la moyenne terrasse de la Somme qui correspondait autrefois à une rive de l'Avre aujourd'hui située trente mètres en contrebas. Les nappes alluviales conservées dans le bassin de la Somme se superposent en terrasses étagées datées de 450 000 à 350 000 ans et ont livré de nombreuses informations sur les peuplements anciens, notamment sur les gisements de Cagny‑la‑Garenne et de Cagny‑l'Épinette dans la vallée de l'Avre. Outre des vestiges lithiques abondants, les fouilles ont mis au jour des restes de grands herbivores tels que des aurochs, des cervidés et des chevaux de Mosbach. Dès le début du XXe siècle, la carrière en activité a suscité l'attention des préhistoriens ; plusieurs générations de chercheurs y ont travaillé, parmi lesquelles Victor Commont, qui signala pour la première fois les industries préhistoriques de la briqueterie Sanier (puis Mouly), l'abbé Henri Breuil qui suivit le site pendant plus de vingt‑cinq ans, ainsi que François Bordes, Franck Bourdier, Roger Agache et Alain Tuffreau et son équipe. Au Paléolithique inférieur tardif, l'occupation humaine a laissé d'abondants outils acheuléens, notamment des bifaces et des hachereaux, comparables à ceux mis au jour dans les fouilles de Saint‑Acheul et de Cagny. L'occupation est attribuée aux stades isotopiques 12 (478 000 à 424 000 ans AP) et 11 (424 000 à 374 000 ans AP) ; le stade 11 correspond à une phase interglaciaire, avec des températures comparables à l'actuel et une faune de milieu humide évoluant dans un environnement boisé ponctué de clairières. Aucun fossile humain n'a pour l'instant été découvert sur le gisement, si bien qu'il n'est pas possible de préciser si les occupants appartenaient à Homo heidelbergensis ou à des Néandertaliens. Les outils lithiques étudiés par des spécialistes tels qu'Henri Breuil, H. Kelley, François Bordes et Franck Bourdier ont été dispersés dans plusieurs collections publiques et privées, dont le Musée de Picardie, la collection Ponchon de l'école normale d'Amiens, la collection Kelley et Vayson de Pradenne au Musée de l'Homme et la collection Bordes au laboratoire de géologie du Quaternaire et de préhistoire de Bordeaux. Le bois de la Garenne et la couche géologique qui le traverse sont accessibles au public, à l'exception du périmètre grillagé protégeant le gisement paléolithique ; la coupe reste bien visible depuis l'extérieur et des visites guidées sont proposées sur le site.

Liens externes