Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles en Dordogne

Patrimoine classé Sites archéologique Gisement préhistorique

Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles

  • D106E2
  • 24310 Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Gisement préhistorique du Fourneau du Diable à Bourdeilles
Crédit photo : Père Igor - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Préhistoire, Paléolithique supérieur

Patrimoine classé

Gisement préhistorique, y compris les abris et les grottes, et promontoire rocheux du Fourneau du Diable (cad. B3 810, 815, 816 ; A4 727, 729) : classement par arrêté du 25 novembre 1980

Origine et histoire du gisement préhistorique

Le Fourneau-du-Diable, également appelé Forge-du-Diable, est un surplomb rocheux naturel dominant un gisement préhistorique du Paléolithique supérieur situé à Bourdeilles, en Dordogne. On y a notamment mis au jour des blocs sculptés attribués au Solutréen. Le site est classé au titre des monuments historiques.

L'appellation faisant référence au surnaturel n'est pas exceptionnelle pour des sites préhistoriques : on relève par exemple la « Gorge d'Enfer » aux Eyzies, le « Temple aux envoutements » dans la grotte de Bara-Bahau au Bugue et le « Sanctuaire du Sorcier » à la grotte des Trois-Frères, à Montesquieu-Avantès.

Le Fourneau-du-Diable se trouve dans le nord du département, le long de la RD 106E2 entre Brantôme et Bourdeilles, sur la commune de Bourdeilles, en bordure de la Dronne. Il occupe le pied d'une falaise bordée d'un grand talus organisé en deux terrasses. Le gisement comprend deux zones distantes d'environ 450 mètres : la zone principale, le Fourneau-du-Diable, située à l'angle de la route des Rochers (RD 106E2) et de la route des Justes, près du hameau des Moneries (parcelles cadastrales 810, 815 et 816), et le gisement des Moneries, à l'ouest de la route, en face du hameau (parcelles 727 et 729). En 2023, un surplomb rocheux situé à 300 mètres au sud‑ouest au‑dessus de la RD 106E2 a été identifié à tort sur le Géoportail comme le « Rocher de la Forge du Diable » ; il s'agit en réalité du « Grand Rocher ».

Les premières fouilles du site ont été menées en 1863 par l'amateur Paul Hurault de Vibraye. Des recherches dirigées par Denis Peyrony entre 1919 et 1924 ont mis en évidence des niveaux d'occupation du Gravettien, du Solutréen supérieur et du Magdalénien final. Le niveau solutréen supérieur, daté d'environ 20 000 ans AP, a livré en 1924 un bloc sculpté d'importance majeure.

Sur la pente rocheuse et parmi les éboulis ont été retrouvés de gros blocs de pierre. L'un d'eux, d'environ un demi-mètre cube et daté du Solutréen par son contexte archéologique, présente en bas-relief onze figurations : des bovidés ou bovinés (dont trois aurochs) marchant de front, des chevaux et des cervidés. Les orientations variées des sculptures suggèrent qu'il s'agit d'un bloc décoré plutôt que d'un fragment détaché d'une paroi. Les aurochs, facilement identifiables, sont traités avec une certaine exagération des formes ; l'emploi de différences de relief sur les membres, de recouvrements et la délimitation du museau évoquent le style des taureaux de la grotte de Lascaux. La datation solutréenne de ce bloc est avancée comme un argument indirect pour attribuer une partie des peintures de Lascaux au Solutréen.

Le gisement a également livré quelques vestiges humains du Paléolithique supérieur (clavicules, dents, vertèbres) et de nombreux outils du Gravettien, tels que burins, grattoirs, lames et microlithes. La prépondérance du renne parmi les restes fauniques témoigne de l'importance de cet animal dans les chasses gravettiennes.

Les œuvres et vestiges découverts sur le site ont été transférés au Musée national de Préhistoire des Eyzies. Le gisement préhistorique des Moneries, y compris ses abris et grottes, ainsi que le promontoire rocheux du Fourneau-du-Diable, ont été classés parmi les monuments historiques le 25 novembre 1980.

Liens externes