Origine et histoire de la Glacière
La conservation de la neige et de la glace dans des bâtiments spécialement conçus était courante dans le Midi méditerranéen au XVIIe siècle ; dès 1659 un privilège royal a réglementé ce commerce. Des glacières artisanales étaient élevées sur les lieux de production, et en plaine elles pouvaient être privées ou collectives dans les villes et villages. À Castelnau, deux glacières, l'une plus grande que l'autre, forment un ensemble sous un promontoire au sud-est de la cité médiévale, hors les murs. Ces constructions semi-enterrées, en pierre de Castries, se présentent sous la forme de dômes voûtés en pierre de taille équipés d'un oculus central qui constitue un large puits circulaire servant d'accès. Un système d'accès et d'écoulement se situe en partie basse, sous le sol, tandis que la partie supérieure est recouverte d'une butte de terre boisée, parfois coiffée de chaume, pour améliorer l'isolation thermique. La glace était transportée l'hiver depuis l'Aigoual dans des sacs de toile, de nuit, à dos de mulets puis transférée sur des charrettes jusqu'en plaine ; on utilisait aussi la neige et la glace recueillies dans les environs. Les premières traces écrites du monument remontent au XVIIe siècle, selon un rapport des consuls de Montpellier daté du 9 août 1686. L'exploitation semble avoir cessé par manque d'entretien à la fin du XVIIIe siècle, mais elle est encore signalée sur un plan de 1880. La glacière de Castelnau-le-Lez, située non loin du centre historique de la commune de l'Hérault, est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis 2010.