Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine urbain Grenier Grenier de la dîme

Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil

  • Saint-Gilles-de-Livet
  • 14340 Rumesnil
Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
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Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
Grenier à dîmes de Saint-Gilles-de-Livet à Rumesnil
Crédit photo : Pimprenel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Grenier à dîmes de Saint-Gilles-du-Livet : inscription par arrêté du 9 février 1927

Origine et histoire du grenier à dîmes

Grenier à dîmes de Saint-Gilles-du-Livet

Le manoir de Saint-Gilles-de-Livet, anciennement appelé grenier à dîmes, se situe à Rumesnil (Calvados), à 700 m au sud-ouest du bourg et à 120 m à l'ouest de la chapelle de Saint-Gilles-de-Livet, la Dorette coulant tout près au nord en contrebas. Datant du XVe siècle, il est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1927. Construit à la fin de la guerre de Cent Ans, il illustre le type de logis à pans de bois de la période de reconstruction en Normandie, avec deux pièces par niveau, des portes latérales et une galerie ouverte sur la façade arrière. Du XVe au XVIIIe siècle, le fief de Livet appartient à la famille Maillart, puis devient propriété des Le Vaillant en 1728 par mariage. Utilisé comme bâtiment agricole depuis le XVIIIe siècle, il avait été catalogué grenier à dîmes lors de l'inscription, mais en 1971 Yves Lescroart a reconnu dans sa structure et ses sculptures les marques d'un logis seigneurial. À partir de 1991, l'édifice, décrit comme étable dans le cadastre de 1812, a été débarrassé de deux appentis et d'une porte centrale non originels et a retrouvé l'aspect de sa façade sud correspondant à la fin du XVe siècle.

Le manoir est un bâtiment à pans de bois sur soubassement de moellons, couvert d'une toiture à deux pans et élevé sur deux niveaux. L'ossature repose sur de puissants poteaux qui soutiennent les fermes de la charpente ; les panneaux, délimités par ces poteaux et les sablières, renferment des colombes qui maintiennent un hourdis en torchis. La façade sud, organisée en cinq travées, présente un fort encorbellement entre les niveaux et un pan de bois à grille au rez-de-chaussée où les colombes, verticales, ont la même largeur que le hourdis. Deux portes latérales aux encadrements encore sculptés donnent accès au logis ; elles sont accompagnées de deux fenêtres, dont une grande à meneau et traverse près de la porte ouest et une plus petite de l'autre côté. Le second niveau en encorbellement est souligné par des moulures de tores et de cavets ; l'allège des fenêtres forme un décor continu de croix de Saint-André derrière lesquelles glissaient des panneaux protégeant les quinze fenêtres de l'étage. À l'époque médiévale, ces baies n'étaient pas vitrées mais garnies de papier huilé, et des volets intérieurs coulissants permettaient de protéger du froid en occultant les pièces.

L'intérieur comportait deux pièces par niveau ; la salle seigneuriale se trouvait vraisemblablement à l'ouest, où la porte et la fenêtre sont plus richement sculptées et plus grandes. Deux cheminées adossées, appuyées sur un mur de refend aujourd'hui disparu, ont été supprimées lors de la transformation en étable au XVIIIe siècle. La façade nord, non en encorbellement, montre des décharges dans presque chaque panneau et des portes obturées à l'étage, indice probable d'une galerie extérieure aujourd'hui disparue et d'un escalier dont il ne subsiste aucune trace.

Le manoir faisait partie d'un ensemble de bâtiments implantés près d'une ancienne motte féodale ; au XVIIIe siècle, un logis plus spacieux et, à proximité, un bâtiment à pans de bois abritant un pressoir à longue-étreinte complétaient l'exploitation cidricole. Ce pressoir était desservi par un escalier droit permettant d'acheminer les pommes au grenier, d'où une trappe les laissait tomber dans le tour à pommes pour être écrasées puis pressées. Une petite église dédiée à Saint-Gilles se trouve à quelques mètres à l'est ; vendue après le rattachement de Livet à Rumesnil en 1840, elle est aujourd'hui en possession du propriétaire et exploitant cidricole des bâtiments adjacents. Coiffée d'une flèche en bois recouverte d'ardoises, l'église est en moellons de calcaire et couverte de tuiles ; Arcisse de Caumont considère que son chœur a peut‑être été construit avant le XVIe siècle. Les caractéristiques architecturales et l'histoire du site sont documentées dans plusieurs études et ouvrages locaux.

Liens externes