Grosse forge dans l'Orne

Grosse forge

  • 61320 au Champ-de-la-Pierre
Crédit photo : Ikmo-ned - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1600
1700
1800
1900
2000
1572
Début de l'activité métallurgique
1667
Construction du logement patronal
1702
Acquisition par les Ricœur
1er quart XVIIe siècle
Construction de la fenderie
1745
Restauration de la fenderie
1880
Arrêt définitif des activités
3e quart XIXe siècle
Reconstruction du haut-fourneau
1991
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Ensemble des vestiges de la Grande-Forge : haut-fourneau avec ses ateliers et magasins annexes, réservoir d'eau de la roue du marteau de la forge, boulangerie, ancienne maison ouvrière ; vestiges de la fonderie : façades et toitures des deux maisons ouvrières et trois parcelles A 81 à 83 constituant le site (cad. A 19, 20, 81 à 83) : classement par arrêté du 19 septembre 1991

Personnages clés

Mary Després Constructeur du premier haut-fourneau et de la forge d'affinerie en 1572.
Claude de Broon Commanditaire du premier haut-fourneau et de la forge d'affinerie.
Les Ricœur Propriétaires ayant acquis et restauré le site en 1702.

Origine et histoire

La Grosse forge, dite forge du Champ-de-la-Pierre, est située sur la commune du Champ-de-la-Pierre dans l'Orne. Le site comprend un haut-fourneau à parement de pierre de taille, une fenderie installée sous son propre étang, des ateliers et magasins, le canal d'amenée, un réservoir d'eau, une boulangerie et des logements d'ouvriers en granit à un étage. La fenderie, attestée en 1619 et restaurée en 1745, est antérieure au haut-fourneau. Le haut-fourneau, pièce maîtresse du complexe, a été reconstruit vers 1859 et doté d'un atelier de moulerie. L'activité métallurgique est identifiée au Champ-de-la-Pierre dès 1572, lorsque Mary Després fit construire pour Claude de Broon un premier haut-fourneau et une forge d'affinerie. Le minerai provenait de Rânes, le charbon de bois des 38 hectares du propriétaire et d'adjudications dans la forêt d'Écouves, et la castine de la Roche-Mabile. Les fers étaient vendus à la sortie de la forge ; ceux issus de la fenderie alimentaient notamment la clouterie, la serrurerie et la quincaillerie dans les régions de Vire, Tinchebray-Bocage, Domfront et Mortain, avec une forte densité autour de Tinchebray. Après un long recours aux ressources forestières locales, les installations furent définitivement arrêtées vers 1880. Le site, dégagé de la végétation et restauré, a fait l'objet de fouilles archéologiques en 1985-1986 qui ont mis au jour les fondations d'ateliers annexes. Parmi les éléments conservés figurent le haut-fourneau restauré, le logement patronal construit vers 1667 et des écuries ; l'affinerie a disparu. L'ensemble fut acquis par les Ricœur en 1702 et restauré en 1714. La fenderie, alimentée par la forge, a elle aussi cessé son activité vers 1880 ; deux logements subsistent. Le nombre d'ouvriers a décliné au XIXe siècle : 30 en 1868, 12 en 1876 et 6 en 1880. Un fonds d'archives privé relatif à la forge existe. L'ensemble des vestiges a été classé au titre des monuments historiques en 1991 et le haut-fourneau restauré constitue, avec celui des forges de Varennes, l'un des rares témoins de la sidérurgie en bois.

Liens externes