Grotte d'Aldène, dite également de Fauzan ou de la Coquille à Cesseras dans l'Hérault

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte ornée

Grotte d'Aldène, dite également de Fauzan ou de la Coquille

  • D182
  • 34210 Cesseras
Grotte dAldène à Cesseras
Grotte dAldène, dite également de Fauzan ou de la Coquille
Crédit photo : JYB Devot - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Préhistoire, Protohistoire

Patrimoine classé

Grotte d'Aldène (cad. 424, 425, 432, 433) : classement par arrêté du 17 janvier 1955

Origine et histoire de la Grotte d'Aldène

La grotte d'Aldène, aussi dite grotte de la Coquille, grotte de Minerve ou grotte de Fauzan, est un site préhistorique situé sur la commune de Cesseras dans l'Hérault, au sud de la Montagne Noire. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 17 janvier 1955. La cavité présente une dénivellation de 70 m pour un développement d'environ 8 000 m. Fréquentée dès le Paléolithique inférieur, elle a été ornée de gravures aurignaciennes et a livré des indices d'occupation au Mésolithique et à l'âge du Bronze. Dès la fin du XIXe siècle, une partie du réseau supérieur fut explorée par Émile Rivière ; en 1879, Armand Gautier signala d'importants dépôts de brushite, phosphate formé par la décomposition d'ossements quaternaires. Ces dépôts, qualifiés de minervite, furent exploités comme engrais par la Société des Phosphates Naturels de la Grotte de Fauzan entre 1888 et 1937 ; les ruines des bâtiments d'exploitation et le puits d'extraction subsistent encore. En 1927, M. Guerret mit au jour dans une galerie récemment déblayée de grandes gravures du Paléolithique supérieur, accentuées d'ocre, représentant notamment des rhinocéros et des ours. L'abbé Denis Cathala découvrit en 1948 le réseau inférieur contenant des empreintes de pas humains ainsi que des traces d'hyènes et d'ours ; un sondage fut réalisé en 1950 par Louis Méroc et Eugène Delaplace, et Louis Barral avec Suzanne Simone fouillèrent le réseau supérieur de 1971 à 1991. Les fouilles ont mis en évidence trois ensembles stratigraphiques distincts : l'ensemble inférieur (couches M à I, « Mindel-Riss ») renferme une faune ancienne comprenant Ursus deningeri, Hemitragus jemlahicus bonali et Pliomys episcopalis, rappelant la Caune de l'Arago et le Mas des Caves ; l'ensemble moyen (couches H à F, « Riss moyen ») présente des industries sur éclats en calcaire siliceux et des galets taillés en quartz, rapprochées du Tayacien ancien ; l'ensemble supérieur (couches E à A, « Riss final » et « Riss‑Würm ») porte des industries proches de l'Acheuléen supérieur, avec éclats Levallois, racloirs, denticulés, galets taillés et bifaces. Des datations radiométriques sur planchers stalagmitiques indiquent que les couches G à A se sont déposées entre les stades isotopiques 11 et 6 et sont surmontées par un plancher contemporain du stade 5. Dans la partie supérieure, une galerie a livré de larges gravures profondes représentant des chevaux, des ours, un félin et un mammouth ; ces œuvres ont été étudiées et relevées par Denis Vialou. Des planchers stalagmitiques et des charbons de cette galerie ont été datés à plus de 30 000 ans avant le présent, et Paul Ambert et ses collaborateurs remarquent la contemporanéité stylistique et thématique de ces figurations avec la première période de l'art de la grotte Chauvet. Le Mésolithique est représenté par de nombreuses traces de pas et des frottis de torches datés d'environ 8 000 ans avant le présent ; en 2018, une équipe de pisteurs namibiens du Kalahari a étudié quelque 400 empreintes et identifié la présence de 26 individus, hommes, femmes et enfants, dont certains portés sur les épaules d'adultes. La grotte a enfin connu une forte fréquentation à l'âge du Bronze final et au premier âge du Fer.

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