Grotte de Bara-Bahau en Dordogne

Grotte de Bara-Bahau

  • 24260 au Bugue
Propriété privée ; propriété d'une société privée

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
2000
1er avril 1951
Découverte des gravures
15 août 1951
Expertise des dessins
20 avril 1961
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Grotte de Bara-Bahau (cad. BD 150, 161, 185) : classement par arrêté du 20 avril 1961

Personnages clés

Norbert Casteret Spéléologue ayant découvert les gravures de la grotte.
Henri Breuil Abbé ayant expertisé les dessins de la grotte.
André Glory Abbé ayant relevé et étudié les gravures en 1955.
Brigitte et Gilles Delluc Chercheurs ayant étudié les gravures de la grotte.
Frédéric-Marie Bergounioux Archéologue ayant réalisé des sondages géologiques dans la grotte.

Origine et histoire

La grotte de Bara-Bahau, parfois orthographiée Bara-Bao, est une grotte ornée paléolithique située sur la commune du Bugue, en Dordogne, dans la vallée de la Vézère. Longue d'une centaine de mètres (développement souvent signalé à 90 mètres), elle s'ouvre en rive droite du ruisseau de Ladouch et constitue la plus méridionale des grottes ornées de la vallée. Creusée dans des calcaires argileux du Campanien 3, la cavité présente un intérêt géologique, notamment par ses concrétions excentriques, et mesure de 3 à 12 mètres de hauteur pour des largeurs variant de 8 à 25 mètres. Elle se compose de deux parties : une galerie qui s'ouvre par un large porche et une seconde salle en rotonde où se trouvent les gravures. Son nom vient d'une onomatopée de l'occitan local signifiant « badaboum », en référence à des blocs effondrés visibles dans la première salle. Propriété privée ouverte au public, la grotte est classée monument historique par arrêté du 20 avril 1961. La première partie de la cavité était connue de longue date ; la partie profonde contenant les gravures a été découverte le 1er avril 1951 par le spéléologue Norbert Casteret et sa fille Maud, qui fut la première à reconnaître les gravures. Les dessins ont été expertisés le 15 août 1951 par l'abbé Henri Breuil, relevés et étudiés par l'abbé André Glory en 1955, puis étudiés plus tard par Brigitte et Gilles Delluc. Le panneau pariétal unique regroupe 26 figures sur la paroi gauche au plafond de la deuxième salle ; elles ont été tracées sur un calcaire tendre parsemé de nodules de silex que Glory désigna par la métaphore du « fromage blanc ». Réparties sur trois niveaux superposés, ces gravures se divisent en deux thèmes : dix-huit représentations animalières — parmi lesquelles des équidés, des bovidés (aurochs et bisons), un ours, un cervidé (renne ?), un bouquetin et des sujets indéterminés, certaines de grande dimension — et huit signes géométriques ou linéaires, incluant deux représentations humaines partielles, une main gravée et un phallus. Les équidés constituent 55 % du bestiaire et les bovidés 25 %. Sur le plan archéologique, Frédéric‑Marie Bergounioux a réalisé plusieurs sondages géologiques près de l'entrée, dont un d'une vingtaine de mètres, et les aménagements ont livré de rares vestiges lithiques, notamment des lames d'allure aurignacienne. Une occupation animale antérieure aux gravures est attestée par de nombreux ossements d'ours des cavernes (Ursus spelaeus) retrouvés dans la seconde salle et par des griffades profondes qui compliquent parfois la lecture des motifs. Longtemps attribuées à l'Aurignacien, les gravures sont aujourd'hui généralement rattachées au Magdalénien ancien-moyen (style IV) selon la proposition d'André Leroi‑Gourhan et les travaux de B. et G. Delluc. La grotte a fait l'objet de nombreux aménagements pour faciliter l'accès et la lecture des gravures : nivellement du parcours, abaissement du sol sous les gravures, éclairages, escaliers, rampes et mise à disposition d'un négatoscope. Elle ne présente aucun problème de conservation majeur et accueille environ 10 000 visiteurs par an ; une exposition pédagogique avec explications et reproductions se trouve à l'entrée. En mars 2021, une des cibles analysées par l'astromobile Curiosity sur Mars a été baptisée du nom de la grotte, et en 2017 l'exploitation touristique a été confiée pour cinq ans aux dirigeants du parc du Bournat, également situés au Bugue.

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