Grotte de Bédeilhac à Bédeilhac-et-Aynat dans l'Ariège

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte préhistorique

Grotte de Bédeilhac

  • 153 Carol
  • 09400 Bédeilhac-et-Aynat
Grotte de Bédeilhac
Grotte de Bédeilhac
Grotte de Bédeilhac
Crédit photo : Kvardek du - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Préhistoire, Paléolithique supérieur

Patrimoine classé

Grotte préhistorique : classement par arrêté du 18 septembre 1929

Origine et histoire de la Grotte de Bédeilhac

La grotte préhistorique de Bédeilhac, située sur la commune de Bédeilhac-et-Aynat en Ariège, est une vaste cavité ornée appartenant au réseau de grottes de la chaîne pyrénéo-cantabrique. Son développement est de 2 240 mètres ; elle s'ouvre dans la vallée de Saurat, près de Tarascon-sur-Ariège, à 690 mètres d'altitude, et pénètre à 750 mètres à l'intérieur du massif du Soudour. Creusée dans le calcaire du Crétacé inférieur, la grotte présente une ouverture large de 40 mètres sur une longueur d'un kilomètre et une voûte pouvant s'élever jusqu'à 80 mètres ; l'entrée a été nivelée sur environ 350 mètres.
Le site est connu et fréquenté depuis au moins 15 000 ans : refuge et lieu de rites probables pour des groupes magdaléniens, il a également été utilisé à l'âge du Bronze (sépultures), durant l'Antiquité, puis étudié par des naturalistes dès le XVIe siècle au moins. La grotte a été visitée et décrite dès 1773 par Marcorelle ; en juillet 1906 y fut découverte une peinture pariétale paléolithique authentifiée par l'abbé Henri Breuil, première du département de l'Ariège. Les explorations conduites par Cartailhac, Vidal et Mandement ont mis au jour peintures, gravures et modelages sur argile, ce qui a conduit au classement du site au titre des Monuments historiques en 1929.
Occupée et utilisée comme entrepôt pendant la Seconde Guerre mondiale, la grotte fut réquisitionnée le 1er juin 1940 par les usines aéronautiques Dewoitine, qui commencèrent à aplanir l'entrée pour y installer des ateliers ; cette installation fut démantelée début juillet 1940. Les troupes allemandes reprirent le site à partir de mai 1944 pour la restauration d'avions Junkers, poursuivant l'aplanissement et le bétonnage de l'entrée, puis l'abandonnèrent le 15 août 1944 en laissant sur place huit carcasses de Junker, des outils et des baraques. Une légende sur l'installation d'un aérodrome allemand dans la grotte a été démentie par ces faits.
Le lieu a connu des épisodes médiatiques : l'un des premiers films tournés sous terre y date de 1929, et un reportage télévisé en direct y fut réalisé en 1958 avec Norbert Casteret, sa fille Raymonde et d'autres participants, présenté par Georges de Caunes. Le pilote d'essai Georges Bonnet réussit également l'exploit d'atterrir dans la grotte le 1er juillet 1972 aux commandes d'un avion de tourisme de type Morane, exploit qu'il renouvela en 1974 lors du tournage du film Le Passe-Montagne ; une réplique de cet avion figure au début du parcours de visite.
La cavité comprend des concrétions stalagmitiques et des œuvres magdaléniennes réparties en plusieurs salles : une grande galerie — la plus vaste —, un labyrinthe, une galerie des modelages, la galerie Vidal et une salle terminale. L'art rupestre illustre les techniques magdaléniennes ; dans la grande galerie se trouvent notamment une concrétion appelée le bénitier, un bison peint, un grand pilier stalagmitique et des mains positives. Le labyrinthe réunit un ensemble de piliers stalagmitiques ; la galerie des modelages comporte des modelages et bas-reliefs en argile ainsi qu'un cheval acéphale ; la galerie Vidal conserve une tête de bison ; la salle terminale présente des gravures sur argile (bison, cheval et une vulve tracée au doigt) et un bison au charbon de bois. On y observe aussi un emplacement de foyer et divers objets, dont une rondelle perforée.
Propriété de la commune, la grotte de Bédeilhac est ouverte aux visites.

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