Grotte de la Mouthe contenant des peintures préhistoriques
Grotte de la Mouthe contenant des peintures préhistoriques en Dordogne
Grotte de la Mouthe contenant des peintures préhistoriques
24620 aux Eyzies
Propriété privée
Frise chronologique
Paléolithique
Mésolithique
Néolithique
Âge du Bronze
Âge du Fer
Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1505000 av. J.-C.
1504900 av. J.-C.
…
0
1800
1900
2000
Paléolithique supérieur
Création des peintures
Création des peintures Paléolithique supérieur (≈ 1505000 av. J.-C.)
Période de réalisation des gravures et peintures dans la grotte.
1894
Découverte par Rivière
Découverte par Rivière 1894 (≈ 1894)
Émile Rivière commence les fouilles et découvre les gravures.
1953
Classement Monument historique
Classement Monument historique 1953 (≈ 1953)
La grotte est classée et protégée comme Monument historique.
1979
Inscription à l'UNESCO
Inscription à l'UNESCO 1979 (≈ 1979)
La grotte est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Grotte de la Mouthe contenant des peintures préhistoriques (cad. D 197, 198) : classement par arrêté du 11 juin 1953
Personnages clés
Émile Rivière
Préhistorien ayant découvert et fouillé la grotte à la fin du XIXe siècle.
Origine et histoire
La grotte de la Mouthe est une grotte ornée du Paléolithique supérieur située sur la commune des Eyzies-de-Tayac. Elle contient plus de 200 gravures et peintures représentant des bisons, chevaux, rennes, mammouths et divers signes, dont un grand tectiforme. Le site fait partie des quinze sites inscrits en 1979 au patrimoine mondial de l'Unesco sous l'intitulé « sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère ».
Le hameau de la Mouthe se trouve à environ 1,1 km au sud du bourg des Eyzies ; la grotte s'ouvre au pied de la falaise du Cingle, à l'ouest du hameau, vers le nord ou le nord‑ouest. Ce hameau ne doit pas être confondu avec celui de la Mouthe sur Manaurie, situé à environ 2,6 km au nord‑ouest des Eyzies.
Émile Rivière s'intéressa aux gisements préhistoriques de la Dordogne et entreprit des fouilles à la Mouthe après une première visite en septembre 1894. Il y commença en juin 1895 des travaux qui durèrent huit ans et permit de mettre au jour, dès 1895, des gravures pariétales du Paléolithique supérieur. Au cours de ses fouilles, Rivière dégagé un tunnel long de 100 mètres reliant l'entrée à la partie ornée.
Une lampe à graisse paléolithique, trouvée dans un foyer magdalénien près de l'entrée, porte une gravure de bouquetin sur sa face inférieure et mesure 17 × 20 cm, ce qui en fait la troisième par la taille après celles du Coual et des Scilles. Parmi les quelque 300 lampes paléolithiques connues en 2010, une trentaine seulement possèdent un manche façonné bien individualisé. La typologie proposée par Bastin et Chassaing distingue deux types de lampes à manche : le type à manche triangulaire dit « type La Mouthe » et le type à manche en « raquette » dit « type Lascaux » ; environ la moitié de ces lampes sont en grès et dix sont en calcaire.
En 1972, une « vénus » présentée comme provenant de la Mouthe fut vendue au Minneapolis Institute of Arts ; elle aurait été trouvée en 1964 et passa par la collection de K. J. Hewett à Londres, après un examen par le British Museum vers 1968. L'enquête de Randall White rassembla des témoignages évoquant une acquisition par un Italien auprès d'un habitant qui prétendait l'avoir trouvée « dans un petit gisement situé au‑dessus et non loin de la Mouthe », gisement inconnu des préhistoriens. White releva un polissage excessif, des inclusions dans le calcaire différentes de celles de la Mouthe, l'absence générale de traits d'outillage, des incisions arrondies au fond plutôt qu'en « V », l'absence de sédiment dans le bloc et une patine suggérant un frottement en eau sale, et estima à 90 % la probabilité qu'il s'agisse d'un faux.
La découverte de la grotte de la Mouthe contribua à la reconnaissance de l'art paléolithique : elle fut la quatrième grotte ornée découverte et le troisième site dont l'art pariétal fut publié, après la grotte Chabot et Altamira. L'art de Pair‑non‑Pair fut soupçonné dès 1883 mais publié en 1896, et celui des Combarelles fut publié en 1901.
La grotte est classée Monument historique et protégée depuis le 11 juin 1953 et a été inscrite en 1979 au patrimoine mondial de l'Unesco parmi les sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère. En 1990, elle était encore propriété privée ; elle est aujourd'hui fermée au public pour des raisons de protection et de conservation.