Origine et histoire
La grotte de Gabillou, aussi appelée grotte de Las Agnelas, est une grotte ornée située sur la commune de Sourzac, dans la vallée de l'Isle en Dordogne, Nouvelle-Aquitaine. Elle se trouve au lieu-dit Gabillou, à environ 2 km au sud-ouest du bourg, proche de Mussidan, dans la moitié ouest du département. Malgré l'homonymie, elle n'a pas de lien avec la commune de Gabillou située à 55 km à l'est-nord-est. Sur la même commune, un gisement magdalénien appelé abri Jumeau a été découvert à environ 450 mètres au nord de la grotte, près du hameau Les Pierres et à proximité de la RD 6089. La grotte a été découverte en 1941 par MM. Charmarty et Truffier dans le sous-sol d'une habitation. La Société historique et archéologique du Périgord en a été informée la même année et la grotte a été classée au titre des monuments historiques le 20 juillet 1942. Propriété privée, elle n'est pas ouverte au public afin de préserver ses gravures fragiles. Le docteur Jean Gaussen acheta la propriété en août 1955 et publia en 1964, à 500 exemplaires, La grotte ornée de Gabillou, qui rassemble des calques de plus d'une centaine de gravures et une trentaine de planches photographiques. Creusée dans un calcaire sableux maastrichtien, la grotte mesure 27 mètres de longueur et comporte des passages parfois larges de seulement 50 à 60 cm, la rendant difficile d'accès. À environ 6 mètres de l'entrée, un effondrement du sol laisse supposer une communication vers une galerie inférieure. Le fond de la cavité s'élargit légèrement pour former la petite « salle du Cheval Rouge ». La grotte est ornée de plus de 200 gravures réparties sur les parois et, en certains points, sur la voûte. Les représentations animales comprennent des chevaux de types variés, des bovidés, des bisons, des rennes, des bouquetins, des mammouths et des lièvres. On y trouve également deux figures humaines : le « sorcier de Gabillou » et une femme vêtue d'une sorte d'anorak à capuchon. D. et E. Peyrony ont attribué ces gravures au Périgordien et à l'Aurignacien, tandis que David et al. penchent pour le Magdalénien ancien. David et al. estiment ces œuvres remarquables, au moins de la même classe que celles des Combarelles, de la Mouthe et de Font-de-Gaume. Des lampes attribuées au Magdalénien ont été signalées : David et al. en mentionnent neuf, dont huit trouvées par M. Charmarty en 1941 et une découverte autour de 1952, tandis que Beaune et al. citent trois exemplaires. Certaines lampes ont été recueillies dans le passage à même le sol, l'une se trouvait au fond de la grotte et une autre est restée partiellement dégagée dans son bloc calcaire. Deux lampes ne sont pas façonnées; l'une présente deux rigoles qui pourraient avoir servi à stabiliser la mèche ou à diminuer la quantité de graisse fondue, une caractéristique qui, selon Beaune, faciliterait l'ignition. Selon les auteurs, ces rigoles ne sont pas nécessairement des canaux d'écoulement et cette lampe pourrait constituer un exemple unique connu en 1979.