Grotte de Marsoulas en Haute-Garonne

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte ornée

Grotte de Marsoulas

  • D69
  • 31260 Marsoulas
Grotte de Marsoulas
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Grotte de Marsoulas
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Grotte de Marsoulas
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

Paléolithique supérieur

Patrimoine classé

Grotte : classement par arrêté du 8 janvier 1910

Origine et histoire de la Grotte de Marsoulas

La grotte de Marsoulas, dite grotte des Fées, est une petite grotte ornée située sur la commune de Marsoulas en Haute-Garonne, en Occitanie. Elle se trouve à environ 80 km au sud de Toulouse, à la limite ouest de Marsoulas avec Salies‑du‑Salat, au quartier de Las Roques, sur la rive droite de la vallée du Laouin, affluent du Salat. Le ruisseau coule à 301 m d'altitude à cet endroit ; une source jaillit à 1 m au‑dessus du Laouin ; Méroc situe le porche à 312 m tandis que Martel donne 315 m. C'est la première grotte ornée paléolithique officiellement reconnue dans les Pyrénées.

La grotte a été rendue publique en 1883 lors des fouilles de David Cau‑Durban. Félix Régnault identifia des peintures et gravures pariétales en 1897, mais sans convaincre ses contemporains de leur ancienneté. Émile Cartailhac et Henri Breuil confirmèrent l'attribution paléolithique lors de leur visite en 1902. Les fouilles de Régnault ont livré surtout des vestiges magdaléniens, avec quelques indices aurignaciens et aziliens. Émile Cartailhac, devenu propriétaire peu avant sa mort, réalisa des relevés des œuvres pariétales ; Henri Breuil en engagea aussi mais n'en publia qu'une partie. Les fouilles du talus d'entrée conduites par Henri Begouën et Townsend Russell en 1931 mirent au jour une riche série d'objets, dont une conque de 31 cm portant des traces d'ocre. Longtemps décrite comme un « vase à eau », cette conque, datée d'environ 18 000 ans, est aujourd'hui interprétée comme un possible instrument à vent dont la fonction reste hypothétique. D'autres chercheurs ayant étudié la grotte comprennent Louis Méroc, L. Michaud, André Leroi‑Gourhan, Aleth Plénier, Denis Vialou, Pascal Foucher et Sébastien Lacombe.

La grotte, de dimensions modestes, se compose d'une galerie rectiligne d'environ 70 m où la paroi gauche est verticale et la paroi droite inclinée, formant une section proche d'un triangle rectangle d'environ 3 m de large sur 4 m de haut. La voûte à l'entrée s'est effondrée, formant à l'extérieur un corridor ouvert ; à 29 m de l'entrée une étroiture abaisse le plafond et resserre les parois. Au‑delà, il faut ramper sur les vingt derniers mètres de sol sec, et à 40 m le sol s'incline vivement pour rejoindre le lit du ruisseau actuel.

L'art pariétal commence à trois mètres de l'entrée et s'étend sur une cinquantaine de mètres, principalement sur la paroi gauche. Il est constitué surtout de bisons et de chevaux, accompagnés de cervidés, de caprinés, d'anthropomorphes et de signes barbelés ou quadrangulaires. Un bison se distingue par un remplissage de ponctuations rouges. Les images sont souvent difficiles à déchiffrer en raison de la superposition de nombreuses lignes fines gravées.

Classée monument historique depuis 1910, la grotte a été léguée au Muséum de Toulouse par Émile Cartailhac. Fermée au public pour des raisons de conservation, elle fait l'objet d'un fac‑similé grandeur nature de la grande frise réalisé au Parc pyrénéen de l'art préhistorique de Tarascon‑sur‑Ariège. Plusieurs objets provenant des fouilles sont conservés au Muséum de Toulouse, notamment des pendeloques en bois de renne et en lignite, une pièce appointée décorée et la conque de Marsoulas ; une réplique du bison de Marsoulas est présentée au musée Anthropos de Brno.

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