Origine et histoire de la Grotte dite Cave à Margot 
La cave à Margot, dite aussi grotte Margot, est un site archéologique et une grotte ornée du groupe des grottes de Saulges, situé sur la commune de Thorigné-en-Charnie en Mayenne, Pays de la Loire. Mentionnée dès 1701, la cavité était autrefois réputée dans la légende de la fée Margot et son entrée, très étroite, obligeait à ramper, provoquant d'après les textes de nombreux accidents. La grotte a été fortement affectée par des fouilles anciennes au XIXe siècle puis par une fréquentation touristique intensive ; les sondages de Raoul Daniel ont mis au jour des niveaux moustériens, aurignaciens, solutréens et magdaléniens, ainsi que des indices de tanières de hyène et de repaires d'ours, tandis que le plancher stalagmitique fréquenté au Paléolithique supérieur a été fracturé. À la suite de prospections menées depuis 2002, les premières figurations paléolithiques incontestables ont été découvertes en juillet 2005 par l’équipe dirigée par Romain Pigeaud, dans le cadre du programme « Occupations paléolithiques de la vallée de l'Erve » de l’UMR 6566 du CNRS de Rennes, avec le soutien du Conseil départemental de la Mayenne. La cavité s'étend sur 319 mètres pour un dénivelé d'environ 14 mètres et forme une grotte-couloir où la progression se faisait majoritairement en rampant, comparable à certaines galeries de la grotte des Combarelles ou de la grotte de Pergouset. On ne pouvait se redresser véritablement que dans la salle du Chasseur, puis, après un nouvel étranglement, dans la salle d’Hiver, la galerie du Chêne pétrifié, le palais de Margot et la salle du Gendarme, qui constituent probablement la partie centrale du sanctuaire paléolithique ; au-delà, un précipice partiellement inondé mène à la salle des Squelettes où se trouve un lac. L’art pariétal de la cave à Margot comprend 124 unités graphiques : 95 représentations figuratives et abstraites — parmi lesquelles chevaux, rhinocéros laineux, mégacéros, bovidés, oiseaux, anthropomorphes et sexes féminins — trois traits rouges et huit tracés digitaux comprenant des mains positives et négatives. Considérée comme une cavité majeure de l’art pariétal, la grotte est comparée en importance à la grotte d’Arcy-sur-Cure ; Romain Pigeaud distingue deux ensembles : des peintures attribuées au Gravettien (25 000 à 32 000 ans AP), contemporaines de la grotte Mayenne-Sciences et comprenant notamment des mains positives et négatives, un bison, un mégacéros et des rhinocéros laineux, et des gravures fines attribuées au Magdalénien final (environ 13 000 ans AP) qui comprennent des chevaux, des rhinocéros laineux, des oiseaux, un renne, un aurochs, deux anthropomorphes et un motif sexuel féminin. Depuis 2006, des découvertes importantes ont été réalisées dans la cave à Margot et la cave à Rochefort, notamment des ossements d’ours et de loup, un fragment de bassin d’enfant et une plaquette de grès gravée représentant un bouquetin vu de profil. La cave à Margot a été classée Monument historique en 1926, à la suite de la découverte de squelettes probablement médiévaux en 1924. Très fréquentée, elle accueille plus de 22 000 visiteurs par an et attire tant par ses concrétions stalagmitiques aux formes singulières, comme le « chêne pétrifié », que par la légende de la Fée Margot. Les découvertes archéologiques issues de la grotte sont exposées au musée de la préhistoire de Thorigné-en-Charnie et comprennent notamment des éléments osseux humains et des outils lithiques.