Grotte du château de Comarque en Dordogne

Grotte du château de Comarque

  • 24620 aux Eyzies
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
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Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Grotte du château de Comarque
Crédit photo : Père Igor - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
0
100
1900
2000
Fin du Dryas I
Occupation magdalénienne
9 août 1915
Découverte des gravures
1915
Première publication
12 février 1924
Classement historique
1977-1981
Fouilles archéologiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Grotte décorée de bas-reliefs préhistoriques du château de Comarque : classement par décret du 12 février 1924

Personnages clés

Henri Breuil Préhistorien ayant découvert et étudié les gravures de la grotte.
Pierre Paris Collaborateur de Henri Breuil dans la découverte des gravures.
Brigitte Delluc Archéologue ayant mené des sondages et prélèvements dans la grotte.
Gilles Delluc Archéologue ayant mené des sondages et prélèvements dans la grotte.

Origine et histoire

La grotte du château de Commarque est une grotte ornée préhistorique située au château de Commarque, sur le territoire de Sireuil, commune des Eyzies, dans le département de la Dordogne (Nouvelle‑Aquitaine). Elle se trouve en Périgord noir, dans la vallée de la Grande Beune, au pied d'une falaise de calcaire coniacien surmontée de calcaire santonien, falaise sur laquelle est édifié le château. L'entrée principale, dite « porte blanche », s'ouvre au nord dans le porche creusé au pied de la falaise et est partiellement obstruée par trois amas d'éboulis. La grotte se développe sur environ 65 m, comporte deux entrées et s'organise sur deux niveaux internes. L'entrée secondaire, aujourd'hui murée, est un boyau étroit sinueux (50 cm à 1 m de largeur) qui débouche sur le côté est de la salle ; elle n'a livré aucun signe de fréquentation paléolithique. La salle unique mesure approximativement 6 × 6 m pour une hauteur maximale de 3 m ; son sol argileux est encombré de blocs et de moellons. Trois diaclases perpendiculaires à la façade ont conditionné l'érosion qui a formé la cavité et la salle ; les parois inférieures portent des marques d'outil métallique témoignant d'aménagements postérieurs. À l'arrière de la salle part une galerie longue, étroite et sinueuse orientée nord‑ouest / sud‑est qui se ramifie en deux branches. La branche nord‑ouest, dite galerie de droite, s'étend sur environ 22 m, atteint des hauteurs de 3 à 10 m et contient la majorité des œuvres pariétales ; elle se termine par une chatière très étroite. La branche sud‑est, galerie de gauche, est particulièrement étroite (environ 50 cm de largeur) et présente, près du fond, une teinte rouge vif du plafond attribuée à des sels de fer ou à des infiltrations. Une cheminée haute de 13 m marque l'intersection entre la salle et la galerie principale et débouche sur une petite cavité non ornée de 8 × 4 m, affectée par des circulations d'eau hivernales et des stalagmites. Le niveau du sol a beaucoup varié au fil du temps : plus élevé au Néolithique/âge du Bronze, plus bas au Moyen Âge après un effondrement, puis remblayé jusqu'au niveau actuel. Des sondages menés entre 1977 et 1981 par Brigitte et Gilles Delluc ont complété le corpus des figures et réalisé des prélèvements et des sondages archéologiques. Les gravures et sculptures ont été découvertes le 9 août 1915 par Henri Breuil et Pierre Paris, puis publiées par Breuil, Capitan et Peyrony en 1915 et étudiées par plusieurs chercheurs depuis. Un sondage bien préservé dans la galerie de droite (poche G2) a livré un ensemble magdalénien homogène composé d'ossements abondants et de quelques vestiges lithiques ; des datations au radiocarbone situent ces dépôts à la fin du Dryas I et au début de l'interstade de Bölling, donc à la fin du Magdalénien III ou au début du Magdalénien IV. D'autres poches montrent des remplissages mélangés par lessivage et fouilles, contenant des matériaux d'époques diverses, y compris des vestiges de l'âge du Bronze. L'occupation magdalénienne se situe près de l'entrée ; la topographie interne indique que les graveurs connaissaient un parcours où l'on progressait le plus souvent debout mais parfois courbé. La décoration pariétale, datée du Magdalénien IV ancien, comprend onze figures anthropomorphes (dont une femme enceinte), des vulves, des profils féminins, une tête bestialisée, des empreintes d'oiseaux et des imitations de pattes d'ours. La pièce majeure est le grand cheval de Commarque, mi‑gravé mi‑sculpté, utilisant les reliefs naturels de la paroi et exécuté en combinaison de haut et bas reliefs ; il présente une tête retouchée, piquetée et gravée, et des apports naturels tels que protubérances ou cavités intégrés à la composition. Une femme enceinte est gravée sur un relief naturel dans la première salle ; cette figure a été publiée en 1993. D'autres gravures anciennes, comme un cheval en très haut relief près de l'entrée, ont fait l'objet de réinterprétations et de compléments de lecture par divers auteurs. Le mobilier lithique magdalénien comprend des burins, un perçoir, des lames et des éclats, associés à des vestiges osseux dans la galerie de droite. La faune étudiée témoigne d'un climat froid et sec : le renne domine nettement, accompagné de grands bovidés, bouquetin, lièvre variable, renard polaire et quelques oiseaux chassés, tandis que des restes d'animaux domestiques et sauvages datent de la fin du Néolithique ou de l'âge du Bronze. L'acoustique de la vallée de la Beune crée des échos particuliers et certains auteurs ont souligné que les sites ornés de la vallée produisent des sons rappelant un galop, l'écho le plus fort à Cap Blanc étant lié à Commarque. La grotte est une propriété privée et n'est pas ouverte au public ; elle est classée monument historique depuis le 12 février 1924.

Liens externes