Grotte du Lazaret de Nice dans les Alpes-Maritimes

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte préhistorique

Grotte du Lazaret de Nice

  • Boulevard Frank-Pilatte
  • 06300 Nice
Grotte du Lazaret de Nice
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Crédit photo : Miniwark - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Paléolithique supérieur

Patrimoine classé

Entrée, parties dites courette, ancienne morgue, garage et dépendances (cad. E 522, 523) : classement par arrêté du 21 mars 1963

Origine et histoire de la Grotte du Lazaret

La grotte du Lazaret, site préhistorique du Paléolithique moyen, se situe au pied du mont Boron, dans la partie sud-est de Nice, Alpes-Maritimes, et s’ouvre à environ 30 mètres au‑dessus du niveau actuel de la mer. Longue d’une quarantaine de mètres et large d’une vingtaine, elle est connue depuis 1826 et a fait l’objet de fouilles à partir de 1950 sous la direction de François Octobon, puis à partir de 1962 sous celle d’Henry de Lumley ; ces recherches ont été assurées par l’Institut de Paléontologie Humaine, Fondation Albert Ier Prince de Monaco. Classée au titre des Monuments historiques par arrêté du 21 mars 1963, la grotte a vu ses dernières campagnes jusqu’à l’été 2014, puis a été aménagée en lieu de visite en 2017.

La séquence stratigraphique dépasse 8 mètres d’épaisseur et comprend des niveaux attribués au Pléistocène moyen récent. Les principales occupations ont été datées par uranium/thorium et par résonance paramagnétique électronique entre environ 130 000 et 170 000 ans avant le présent (SIO 6). La première datation, effectuée en 1962, attribuait 130 000 ans aux premières traces humaines et laissait envisager un comblement rapide de la cavité par la suite.

Les industries lithiques découvertes comportent quelques bifaces qui avaient conduit à un rattachement initial à un Acheuléen final, mais la production est surtout orientée vers l’obtention d’éclats retouchés en racloirs, denticulés, encoches ou pointes, réalisés selon les méthodes de débitage Levallois et discoïde ; l’ensemble évoque plutôt un Paléolithique moyen ancien. Les matières premières utilisées proviennent de sources proches, sous forme de galets de calcaires marneux ou silicifiés, et de gîtes plus lointains fournissant silex, jaspe, quartzite fin et rhyolite. Les restes fauniques sont dominés par le cerf et le bouquetin, accompagnés de cheval, aurochs, rhinocéros laineux et éléphant ; des carnivores (loup, renard, lynx, panthère, ours), des oiseaux (pyrrhocorax, pigeons, pie, merle), des rongeurs (lapin, mulot) et des coquillages marins et terrestres ont également été recueillis. Le site a livré quelques vestiges humains, dont des dents et un pariétal droit d’enfant mis au jour dans un niveau daté d’environ 170 000 ans.

Henry de Lumley a proposé la reconstitution détaillée d’une « cabane » basée sur la fouille d’un niveau, décrivant une aire d’habitat de 11 m sur 3,50 m adossée à la paroi et délimitée par une ceinture de pierres sèches, destinée à maintenir une superstructure en bois couverte de peaux ; selon cette interprétation, ossements et outils étaient concentrés à l’intérieur, des discontinuités dans la ceinture jouant le rôle d’ouvertures, et la présence de petits coquillages marins serait liée à l’emploi d’un lit d’algues recouvert de peaux d’animaux à fourrure dont la présence est suggérée par des restes d’extrémités de pattes.

Cette hypothèse a été fortement contestée par P. Villa, qui, sur la base d’arguments taphonomiques et archéologiques, a conclu qu’elle n’était pas recevable : de nombreux raccords entre fragments d’ossements du « sol » présumé et des niveaux sus‑ et sous‑jacents montrent l’invalidité des niveaux retenus pour l’analyse ; la différence apparente de densité des vestiges entre l’intérieur et l’extérieur de la « cabane » résulte d’un biais de fouille puisque seules les zones intérieures avaient été fouillées avant la publication de 1969 ; enfin, la distinction opérée sur les plans entre pierres « in situ » et pierres « déplacées » ne repose sur aucun argument scientifique, et la concentration de pierres dans certaines zones peut s’expliquer par des phénomènes naturels, notamment une ouverture dans le plafond de la grotte.

Liens externes