Période
Paléolithique supérieur
Patrimoine classé
La grotte dite Grotte du Pape (cad. E 565) : classement par arrêté du 13 août 1980 - Les grottes préhistoriques du Pouy, en totalité, avec leurs différentes cavités, l'abri Dubalen, la galerie du Mégacéros et la grotte des Hyènes (cad. WK 36, lieudit Pouy) : inscription par arrêté du 19 septembre 2013. Est classé au titre des MH par arrêté du 6 mai 2015 (conformément au plan annexé) la totalité des grottes du Pouy (comprenant notamment l'abri Dubalen, la galerie du Mégacéros et la grotte des Hyènes), avec le sol et le sous-sol de la parcelle n°36, section WK du cadastre, qui les renferme, à l'exception de la grotte du Pape, propriété privée, déjà classé, à Brassempouy (Landes). La parcelle n°36, section WK du cadastre d'une contenance de 44 a 26 ca, appartient à la commune de Brassempouy (Landes) par acte de donation entre vifs reçu le 2 novembre 2012 et publié au bureau des hypothèques de Mont-de-Marsan (Landes) le 29 novembre 2012, volume 2012 P n° 8557. Extension de protection présentée devant la CRPS du 18 avril 2013.
Origine et histoire de la Grotte du Pape
Les grottes préhistoriques du Pouy, situées à Brassempouy en Chalosse (Landes), forment un réseau karstique creusé dans un calcaire éocène par le ruisseau du Pouy et s’ouvrent en quatre entrées sur un coteau. Ces cavités — la grotte des Hyènes, la galerie du Mégacéros, l’abri Dubalen et la grotte du Pape — ont été occupées durant le Paléolithique supérieur. Le site est notamment réputé pour des objets d’ivoire découverts à l’entrée de la grotte du Pape, parmi lesquels diadèmes, bouchons d’outre, pendeloques et vénus paléolithiques, dont « La Poire » mise au jour en 1892 et la célèbre Dame de Brassempouy découverte en 1894. La cavité a été identifiée en 1880 lors de travaux de chemin, puis fouillée successivement par Pierre-Eudoxe Dubalen (1880‑1881), Joseph de Laporterie et Albert Léon‑Dufour (1890‑1892), et Édouard Piette avec J. de Laporterie (1894‑1897). Des campagnes récentes ont été menées entre 1981 et 2004 par Henri Delporte (qui a aussi travaillé sur la grotte des Hyènes), puis par Dominique Buisson, Dominique Henry‑Gambier et François Bon. Les fouilles de 1981 à 2004 ont confirmé l’existence d’autres cavités liées au même réseau et mis au jour des niveaux d’occupation de la première moitié du Paléolithique supérieur. Les vestiges comprennent des éléments de parure, de l’industrie en os et en bois de cervidé ainsi que quelques restes humains ; ces collections déposées au Musée d’archéologie nationale de Saint‑Germain‑en‑Laye conservent un statut de propriété privée et une procédure de dévolution au Conseil général des Landes est en cours. Toutes les cavités montrent des occupations de la première moitié du Paléolithique supérieur, attribuées au Châtelperronien et à l’Aurignacien, tandis que la grotte du Pape a livré des vestiges pour la seconde moitié (Gravettien, Solutréen, Magdalénien). Les fouilles anciennes en avant de la grotte ont mis en évidence des niveaux gravettiens, solutréens et magdaléniens ; le Gravettien y est caractérisé par un ensemble lithique comprenant des burins de Noailles, des pointes des Vachons et microvachons, des pointes à cran et des lamelles à retouche margin. Sur un secteur appelé « l’Avenue », une couche stratigraphique importante a livré des vénus, certaines achevées et d’autres cassées lors de leur fabrication, ce qui suggère la présence d’un atelier de statuettes. Le terrain acide n’a pas favorisé la conservation des matières organiques, mais des pièces façonnées en os ont été recueillies, notamment à la grotte des Hyènes où l’on attribue certains objets à l’Aurignacien ancien. La grotte du Pape a été classée au titre des monuments historiques le 13 août 1980 ; l’ensemble des grottes préhistoriques du Pouy, avec leurs cavités et abris associés, a été inscrit par arrêté le 19 septembre 2013 puis classé par arrêté le 6 mai 2015.