Grotte Duruthy à Sorde-l'Abbaye dans les Landes

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte préhistorique

Grotte Duruthy à Sorde-l'Abbaye

  • Route de Salies
  • 40300 Sorde-l'Abbaye
Grotte Duruthy à Sorde-lAbbaye
Grotte Duruthy à Sorde-lAbbaye
Grotte Duruthy à Sorde-lAbbaye
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Grotte Duruthy à Sorde-lAbbaye
Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Paléolithique supérieur, Age du bronze, Chalcolithique

Patrimoine classé

Gisement préhistorique dit Grotte Duruthy (cad. C 109, 120) : classement par arrêté du 13 avril 1962

Origine et histoire de la Grotte Duruthy

La grotte Duruthy est un gisement préhistorique de type abri sous roche situé à Sorde-l'Abbaye, dans les Landes. Elle a été occupée durant le Magdalénien, l'Azilien, l'âge du bronze et le Chalcolithique et est connue pour des vestiges humains associés à des dents d'ours et de lion. Le site est classé monument historique depuis le 13 avril 1962.

L'abri se trouve à la base de la falaise du Pastou, en rive droite du Gave d'Oloron, à environ 2,5 km en amont de Sorde-l'Abbaye près de Lichau ; la confluence avec le Gave de Pau se situe à 2,5 km en aval, vers l'ouest. L'ensemble comprend quatre abris utilisés au Magdalénien et à l'Azilien — Dufaure, le Grand Pastou, le Petit Pastou et la grotte Duruthy, qui constitue le site principal de la Préhistoire dans ce secteur. Depuis le Tardiglaciaire, le toit des abris s'est raccourci sous l'effet d'éboulements ; au-dessus de Duruthy se localise l'oppidum protohistorique de Larroque. Des fouilles le long du GR 655, ancienne voie romaine, ont mis au jour à proximité une villa gallo-romaine ornée de mosaïques, et la grotte du Pape à Brassempouy se trouve à environ 38 km au nord-est.

Géologiquement, l'abri est creusé dans des marnes et calcaires à nummulites du Lutétien supérieur, d'une puissance d'environ 400 mètres, qui affleurent sur le bord sud d'un grand synclinal.

Louis Lartet découvrit l'abri Duruthy à la fin de décembre 1873 en explorant les abris du Petit et du Grand Pastou découverts par M. Pottier en juillet 1872 ; Lartet et Gatien Chaplain-Duparc fouillèrent le site à partir du 12 janvier 1874. Une partie du mobilier a été réétudiée par François-Xavier Chauvière en 2001.

Dawkins publia en 1880 une stratigraphie illustrée de l'abri montrant, depuis la base, une terre rouge avec éclats de silex et fragments de charbon reposant sur le substrat rocheux. Au-dessus se trouve une fine couche noircie par le charbon, remplacée au centre par un limon jaune qui a livré de nombreuses canines d'ours et de lion, certaines perforées. Ce limon jaune a aussi fourni les restes humains dits « Sorde 1 », appartenant à un individu adulte, et sur cette couche a été observé un crâne humain. Les 55 canines d'ours des cavernes et les canines de lion mises au jour, dont certaines sont percées ou gravées, étaient positionnées de façon à former probablement un collier. Dawkins identifie une couche magdalénienne moyenne, et sa couche 3, comparable à la couche 4 de l'abri Dufaure, correspond à l'Alleröd (13 900 à 12 900 ans AP) et serait interrompue par un bref épisode de refroidissement (Dryas récent ?).

Les fouilles de 1874 mirent au jour une sépulture ; Ernest-Théodore Hamy publia la même année une étude des vestiges humains trouvés dans la grotte. L'industrie lithique du site comprend des nucléus et des lames retouchées, dont du matériel est conservé au Muséum de Toulouse. Parmi les objets d'ornement, une baguette demi-ronde recueillie par R. Arambourou dans la couche 3' porte trois gravures, dont la représentation d'un léporidé. Certaines dents du collier présentent des incisions et des figurations, comme un brochet ou un phoque gravés sur des canines d'ours, et des dents perforées d'ours et de lion sont également conservées au Muséum de Toulouse.

Les collections issues des recherches comprennent la collection Chaplain-Duparc, signalée au musée de Tessé au Mans et composée de 49 pièces, la collection Pottier conservée au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, et la collection Arambourou déposée au musée de l'abbaye d'Arthous (Landes). Le gisement a fait l'objet de bilans et d'études publiés, notamment pour la période 1958–1975 et par des auteurs plus récents qui détaillent la faune magdalénienne et les assemblages mobiliers. Le site reste une référence pour l'étude du Magdalénien pyrénéen en raison de son mobilier abondant, de ses objets d'ornement et de la sépulture associée aux dents animales sculptées.

Liens externes