Grotte ornée de Miers dans le Lot

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte ornée

Grotte ornée de Miers

  • Les Fieux
  • 46500 Miers
Propriété privée

Période

Préhistoire

Patrimoine classé

Grotte préhistorique ornée (cad. AS 20) : classement par arrêté du 17 janvier 1967

Origine et histoire de la Grotte ornée

Le site préhistorique des Fieux se situe dans la partie septentrionale du Causse de Gramat, au nord du Quercy, sur la commune de Miers (Lot) ; il dépend de la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne et se trouve sur un terrain acquis par cette collectivité. Des traces d’occupation humaine, allant du début du Paléolithique moyen (340 000 ans) au Moyen Âge, ont été mises au jour dans plusieurs gisements distincts, notamment une grotte ornée se prolongeant par un boyau karstique effondré dans sa partie centrale (locus 1) et un gisement de plein air (locus 2). Le site a fait l’objet d’un important projet d’aménagement pour sa protection et sa présentation au public ; il est visitable depuis juin 2007. Des travaux archéologiques ont repris en décembre 2006 et se poursuivent chaque année ; la première campagne a porté principalement sur le nettoyage du site et la remise en état des témoins stratigraphiques endommagés avant la mise en protection par une structure en dur en 2005, et les opérations visent à répondre à des questions scientifiques encore ouvertes. La grotte des Fieux a été découverte le 2 novembre 1964 par le propriétaire de l’époque, E. Caminade, et une équipe du Spéléo‑Club de Bergerac qui, en cherchant un accès vers la rivière souterraine de Padirac, a désobstrué un étroit boyau et rapidement noté la présence de figurations pariétales, notamment des mains négatives. La grotte a été classée Monument historique le 17 janvier 1967 ; la parcelle contenant le gisement préhistorique a été inscrite à l’inventaire supplémentaire le 9 février 1993. La cavité comprend une salle unique d’environ trente mètres de longueur sur quinze mètres de largeur, accessible par un couloir bas d’une vingtaine de mètres. Les figurations recensées comprennent treize mains négatives complètes (onze rouges et deux noires), de nombreuses ponctuations digitales, des bâtonnets rouges, ainsi que des gravures et des piquetages sur un bloc isolé couvert de formations stalagmitiques au centre de la salle, parmi lesquels un bouquetin, deux mammouths, une ligne dorsale de cheval et un tectiforme. L’essentiel des figurations a été rattaché à la phase ancienne de l’art paléolithique quercinois, avec éventuellement une première phase aurignacienne caractérisée par des gravures par piquetage et une phase gravettienne associant mains négatives et ponctuations, comme on l’observe à Pech‑Merle, aux Merveilles, à Roucadour ou à Frayssinet‑le‑Gélat ; les mammouths, gravés par incisions fines recoupant des traits piquetés et des mains négatives, pourraient être plus récents. En 1966, des travaux destinés à faciliter l’accès à la grotte ornée ont conduit à la découverte de vestiges sauveterriens ; alerté, le service des Antiquités préhistoriques a engagé une intervention qui a mis au jour une puissante séquence archéologique dans le secteur nommé locus 1. Le réseau karstique du locus 1 s’est creusé en régime noyé au Tertiaire, dans des calcaires lithographiques du Bathonien ; son ouverture à l’air libre, probablement aux débuts du Quaternaire, a formé un aven où se sont succédé des chasseurs‑cueilleurs porteurs d’industries moustériennes, aurignaciennes, gravettiennes, solutréennes et sauveterriennes, tandis que les derniers niveaux ont livré quelques indices rares de fréquentation néolithique, de l’âge du Bronze et du Moyen Âge. Le locus 2, site de plein air associé à un chenal de surface situé à une vingtaine de mètres à l’est du locus 1, est divisé en plusieurs secteurs : le secteur J (jonction) comprend un porche qui communique avec le locus 1 par une galerie et a livré, selon Vincent Mourre, des vestiges du Paléolithique supérieur, du Néolithique et du Moyen Âge ; le secteur C (chenal), situé dans une large diaclase, a révélé des vestiges du Paléolithique moyen. Cette partie du site a été ouverte au public lors de l’inauguration de la halle de protection le 23 juin 2007. En 1994, un sondage réalisé au nord du site par Fernand Champagne, initialement désigné comme secteur nord du locus 2 puis renommé locus 3, a mis au jour des vestiges moustériens de type Quina ; deux datations par uranium‑thorium sur des morceaux de calcite ont donné des âges supérieurs à 338 000 et à 342 000 ans avant le présent. L’Archéosite des Fieux est géré par l’association Flint’s Lot en partenariat avec la communauté de communes Cauvaldor, propriétaire du site ; l’association, spécialisée dans la médiation sur la préhistoire et l’archéologie, s’adresse aux publics particuliers, scolaires et collectivités et fabrique des objets.

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