Grottes de Gargas à Aventignan dans les Hautes-Pyrénées

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte ornée

Grottes de Gargas à Aventignan

  • Monteil
  • 65660 Aventignan
Grottes de Gargas à Aventignan
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Grottes de Gargas à Aventignan
Grottes de Gargas à Aventignan
Crédit photo : Original by Félix Régnault (Born in 1847 - Dead in - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Préhistoire, Paléolithique

Patrimoine classé

Grotte de Gargas : classement par arrêté du 9 avril 1910

Origine et histoire des Grottes de Gargas

La grotte de Gargas, située sur la commune d'Aventignan dans les Hautes-Pyrénées (Occitanie), est une cavité touristique et l'une des grottes ornées du Paléolithique supérieur les plus célèbres d'Europe. Elle se compose de deux cavités reliées par un passage et le réseau Casteret; la grotte inférieure, qui possédait autrefois un accès extérieur aujourd'hui obturé, comprend trois salles où les œuvres sont visibles sur la paroi gauche de l'entrée et dans plusieurs diverticules. La grotte supérieure rassemble un certain nombre de représentations pariétales. Le site se trouve dans le sud-est de la commune, à six kilomètres au nord-ouest de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne).

Après l'occupation préhistorique, la galerie inférieure et/ou le porche se seraient comblés après le départ des Gravettiens, rendant la grotte inaccessible pendant une longue période. Des graffitis du XVe siècle témoignent de nouvelles visites humaines; les parois conservent également des traces variées dont la datation reste indéterminée, comme des graffitis, des dessins de croix et d'arbalètes, ainsi qu'une formule d'imploration chrétienne accompagnée d'un nom. La grotte est mentionnée pour la première fois en 1575 par François de Belleforest et décrite plus explicitement en 1758 par Marc-François de Lassus.

Des recherches scientifiques ont lieu depuis la fin du XIXe siècle, avec notamment des fouilles conduites par É. Cartailhac et H. Breuil. Félix Régnault a découvert les "oubliettes", cheminées naturelles remplies d'ossements du début du Quaternaire, lors de campagnes menées entre 1884 et 1887, et il a retrouvé les empreintes de mains en 1906. L'analyse des couches accumulées sur le sol montre une fréquentation humaine alternant avec un usage par des animaux, principalement des ours, et de nombreux ossements de plantigrades ont été réutilisés par les occupants.

Le mobilier découvert comprend, entre autres, un crâne de loup, une incisive de bovidé percée, de l'industrie lithique et un poinçon sur os abrasé, tous conservés dans la collection de Félix Régnault au MHNT et attribués au Gravettien pour certains éléments. La grotte a livré des indices d'occupation s'étendant du Moustérien au Moyen Âge, mais elle est surtout renommée pour ses peintures et gravures du Paléolithique supérieur. Un niveau châtelperronien y est caractérisé par une association lithique mêlant formes moustériennes, pointes de type Châtelperron, "lames à gorges" et grattoirs du type de Tarté, semblable à des associations rencontrées sur d'autres sites.

L'art pariétal comprend 231 empreintes de mains négatives obtenues par pochoir, réalisées en ocre rouge ou en oxyde de manganèse noir, et touchant des individus de tout âge et des deux sexes. Dans près de la moitié des cas, les doigts sont réduits à une seule phalange tandis que le pouce reste toujours entier, caractéristique qui a suscité de nombreuses hypothèses explicatives, allant de mutilations rituelles ou punitives à des causes pathologiques ou environnementales, ainsi que des interprétations symboliques. Ces empreintes étaient réalisées en projetant autour de la main un mélange d'oxydes de fer et de manganèse broyés avec de la graisse animale.

Des esquilles osseuses insérées dans les fissures du "panneau des mains" ont été relevées, et la datation au radiocarbone d'une de ces esquilles indique une fréquentation au cours du Paléolithique, proche de 27 000 ans BP, ce qui évoque une occupation aurignacienne tardive ou gravettienne ancienne; cette datation ne fixe toutefois pas nécessairement l'âge des peintures elles-mêmes. La grotte présente aussi des panneaux de tracés digités étudiés par Leslie Van Gelder et April Nowell, ainsi que de nombreuses gravures figuratives accompagnées de signes, où figurent préférentiellement le cheval, le bison, l'aurochs, le bouquetin et le mammouth.

La grotte est classée au titre des Monuments historiques depuis 1910. Gargas a été un lieu de visite pour les excursionnistes dès les premières années du XIXe siècle, et aujourd'hui les grottes sont ouvertes au public avec un nombre de places limité et une réservation obligatoire pour préserver le site.

Liens externes