Groupe de six tumuli à Bougon dans les Deux-Sèvres

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Tumulus

Groupe de six tumuli

  • Route de Salles
  • 79800 Bougon
Tumulus de Bougon
Groupe de six tumuli
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Crédit photo : Original téléversé par Zewan sur Wikipédia françai - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Age du bronze

Patrimoine classé

Tumuli (groupe de six) (cad. A 139) : classement par décret du 8 février 1960

Origine et histoire du Tumulus

Le groupe des tumuli de Bougon forme une nécropole néolithique implantée sur la commune de Bougon (Deux-Sèvres) et comprend les monuments désignés de A à F, dont une structure atypique, le tumulus D. Les premiers édifices ont été érigés au début du Ve millénaire av. J.-C. et le site a été utilisé jusqu'au milieu du IIIe millénaire av. J.-C., avec des réutilisations ultérieures. Un musée de la Préhistoire, construit par le Conseil départemental des Deux-Sèvres à l'intérieur du parc archéologique, abrite les collections issues des fouilles locales. Les tertres apparaissent sur le cadastre de 1819 ; les premières fouilles modernes datent de 1840 sous la direction de Charles Arnault, Sauzé et leurs collaborateurs, travaux qui firent l'objet de publications et provoquèrent une grande notoriété. Au XIXe siècle, des fouilles concurrentes et des extractions de matériaux endommagèrent plusieurs monuments, puis le Conseil général forma une commission, acheta les parcelles entre 1874 et 1879 et mit en place une surveillance, tandis que la dénomination des tertres par les lettres A à F fut fixée au début des années 1890. Le site suscita des études et des publications au XXe siècle ; il a été classé aux monuments historiques le 8 février 1960 et les recherches archéologiques se sont poursuivies à partir de 1968, d’abord sous la conduite de Claude Burnez, puis de Jean‑Pierre Mohen de 1972 à 1986. La nécropole occupe moins de deux hectares sur un plateau calcaire en bordure d'une boucle de la rivière Bougon ; elle comporte cinq tumulus contenant huit chambres sépulcrales et une sixième structure, le tumulus D, qui sépare le site en deux ensembles. Cette bipartition se traduit par des orientations différentes des couloirs des dolmens, ce qui a été interprété comme l’expression possible de communautés distinctes. Le tumulus A, circulaire et large de 40 m, est entouré de trois murets de parement ; sa chambre de 7,80 × 5 m est recouverte par une unique dalle estimée à 90 tonnes reposant sur des piliers inclinés et divisant l’espace en deux compartiments. Une gravure fine, interprétée comme un oiseau mais dont le style paraîtrait postérieur au Néolithique, orne un pilier ; la chambre s’ouvre par un couloir de 9 m masqué originellement par un remplissage de dalles, découvert en 1979. Les fouilles anciennes ont livré plusieurs couches contenant des restes humains — Sauzé évoquait jusqu’à 200 squelettes — ainsi qu’un mobilier comprenant céramiques attribuées au Chasséen, outils en silex et en os, haches partiellement polies et éléments de parure. Le tumulus B, une levée allongée de 35 m, présente sur son sommet deux structures assimilées à des coffres et renferme à l’ouest deux dolmens B1 et B2. Le dolmen B1 est une chambre rectangulaire avec un couloir décentré et un décor en forme de crochet, associée à du mobilier riche (perles en variscite, épingles en os, haches votives en fibrolithe, céramiques carénées et éléments du Néolithique final). Le dolmen B2, de plan trapézoïdal, comporte deux niveaux d'inhumation, le second présentant une série d'ossements en position secondaire accompagnés de haches polies, pointes et perles. Le tumulus C, qualifié de « grand tumulus », mesure un peu plus de 40 m × 35 m et résulte d’au moins trois phases de construction : un cairn initial C1 abritant une petite chambre de type ciste, un massif rectangulaire C2 construit en remblai de carrière, puis un recouvrement conique C3 qui scelle l’ensemble. Des ossements et quelques tessons ont été mis au jour dans C1 et des sépultures d’enfants et d’adultes ont été retrouvées dans C2 et C3 ; certains petits objets découverts au XIXe siècle ont peut‑être été déplacés lors des fouilles anciennes. Le tumulus D n’est pas un monument funéraire classique mais une levée allongée bordée de parements sur près de 100 m, construite au‑dessus de carrières et ne livrant que quelques tessons, un percuteur et un embout en bois de cerf ; sa construction est contemporaine ou postérieure au creusement de la carrière du tumulus C2. Le tumulus E, de forme approximativement rectangulaire (22 × 10 m), contient deux chambres orientées à l’est : E1, circulaire et autrefois entourée d’orthostates dont plusieurs ont été remplacés lors de restaurations, et E2, de plan rectangulaire probablement remanié, dont le mobilier se sépare en un ensemble ancien proche d’E1 et un ensemble plus tardif comprenant des pointes de flèche tranchantes. Le tumulus F, trapézoïdal et long de 72 m, se compose de trois parties successives F0 à F2 ; F0 est un cairn circulaire avec chambre encorbellée, F1 est une succession de massifs juxtaposés sans chambre collective, et F2 comporte une grande chambre carrée couverte d’une unique dalle pesant environ 32 tonnes et ouvrant au nord. Les fouilles du F ont mis en évidence des couches distinctes avec, pour F0, une première couche contenant un enfant en connexion et des vases et une seconde couche plus riche en restes fragmentaires d’environ une dizaine d’individus ; des datations au radiocarbone ont livré des occupations très anciennes, l’échantillon le plus ancien approchant 4700 av. J.-C. Des objets et restes osseux issus de F2 montrent un mélange chronologique, avec des éléments plus anciens et des réutilisations postérieures, tandis que des bois de cerf employés comme outils dans la carrière ont été datés entre 4357 et 4046 av. J.-C. Les datations radiocarbone réalisées à partir d’échantillons osseux et de charbons indiquent que le site a été aménagé dès le Ve millénaire av. J.-C. et utilisé jusqu’au milieu du IIIe millénaire ; une vingtaine de dates ont permis de distinguer six grandes phases d’aménagement et d’utilisation. Le musée des Tumulus de Bougon, conçu par l’architecte Jean‑François Milou et inauguré en 1993 à 500 m au nord des tumulus, présente la Préhistoire régionale en privilégiant le Néolithique et le mégalithisme, expose des collections issues des fouilles locales et régionales et propose des reconstitutions et supports pédagogiques. Le parc archéologique intègre des espaces d’expérimentation sur la construction des mégalithes et l’habitat néolithique ; entre 1979 et 1998, des expérimentations dirigées notamment par Jean‑Pierre Mohen ont testé des techniques d’extraction, de transport et d’élévation de dalles mégalithiques, depuis l’usage de coins en bois et de rouleaux jusqu’à des dispositifs de « proto‑roue » et la construction d’un trilithe par levage à l’aide de leviers et de cales en bois.

Liens externes