Patrimoine classé

Groupe épiscopal (cad. AI 53, 54) : classement par arrêté du 5 septembre 1986

Origine et histoire

Le groupe cathédral de Lyon réunit la primatiale Saint-Jean, l'église Saint-Étienne et l'église Sainte-Croix. Il existe depuis l'Antiquité tardive et, après avoir été double, devient triple à l'époque carolingienne. Les cathédrales doubles étaient fréquentes au Haut Moyen Âge mais disparaissent généralement entre les IXe et XIIe siècles ; Lyon reste toutefois la seule cathédrale de France à demeurer multiple jusqu'à la Révolution. Pendant la Révolution, Saint-Étienne et Sainte-Croix sont détruites, laissant la primatiale Saint-Jean ; leurs vestiges, exhumés dans les années 1970, font aujourd'hui partie d'un parc archéologique.

Une communauté chrétienne est attestée à Lyon depuis le IIe siècle, mais ce n'est qu'après l'édit de Milan que les chrétiens peuvent véritablement construire des lieux de culte. À l'Antiquité tardive, chaque cité ne possède en général qu'une ecclesia où la communauté se réunit autour de l'évêque pour célébrer le culte. La première mention d'une église à Lyon figure dans deux Vies de saint Just datées de 380, qui relatent notamment le retrait de l'évêque en ermite après un incident survenu dans sa cathédrale. En 469, Sidoine Apollinaire décrit la cathédrale que l'évêque Patiens vient de faire bâtir et lui consacre un poème.

Les textes mentionnent la présence d'une ecclesia mais n'en précisent pas le lieu ; Sidoine donne une localisation très vague en évoquant « d'un côté la chaussée résonne, de l'autre la Saône fait écho ». Dans un contexte de rivalité entre l'autorité de l'archevêque et du chapitre installé à Saint-Jean et celle de la bourgeoisie et du consulat de Saint-Nizier, chacun revendique l'installation dans la cathédrale primitive. Saint-Nizier possède d'anciennes tombes d'évêques, dont celle de saint Just, et abriterait les reliques des martyrs de Lyon de 177 auxquels elle est dédiée ; comme Saint-Jean, elle se situe au bord de la Saône mais sur la Presqu'île, en périphérie de l'ancienne ville romaine. Aux XVIe siècle, certains érudits comme Guillaume Paradin proposent l'église Saint-Irénée, située sur le plateau et conservant les reliques de saint Irénée, comme emplacement possible de la cathédrale primitive.

Les fouilles des années 1930 puis des années 1970 ont mis au jour à Saint-Jean un complexe comprenant une église, un baptistère et des pièces datées des Ve et VIe siècles, qui seraient les éléments de l'ecclesia décrite par Sidoine. Il paraît en effet peu probable qu'il ait existé deux églises d'importance à Lyon à cette époque, et aucune raison connue de déplacer la cathédrale n'a été identifiée.

Les recherches archéologiques, notamment celles menées par Jean-François Reynaud, montrent que le groupe cathédrale existait déjà à la fin de l'Antiquité et au début du Moyen Âge. Durant la période mérovingienne, il se compose de deux églises et d'un baptistère : la maxima ecclesia se trouve à l'emplacement de la primatiale actuelle, le baptistère correspond à ce qui deviendra Saint-Étienne, et la seconde église, probablement édifiée aux VIe ou VIIe siècles, correspond à la future Sainte-Croix. Aujourd'hui, la primatiale Saint-Jean demeure le seul édifice en élévation du groupe, tandis que les traces de Saint-Étienne et de Sainte-Croix témoignent de la configuration plurielle de la cathédrale, restituée par la recherche archéologique et présentée dans le parc.

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