Origine et histoire
L'école primaire Paul-Baratgin se situe au sud-ouest du centre-bourg, sur une parcelle autrefois consacrée aux cultures maraîchères, entre la rue Thiers et l'ancienne nationale 117 (aujourd'hui rue Georges-Clémenceau). À la faveur de son implantation en 1951-52, le nouvel aménagement a nécessité la création et la viabilisation de voies publiques, avec le tracé projeté d'une avenue nord-sud et d'une rue est-ouest. L'école occupe un terrain d'angle, plus étroit côté avenue et allongé en profondeur le long de la nouvelle rue ; le terrain présente une légère pente, montant depuis l'avenue vers l'arrière de la parcelle. La parcelle voisine avait été réservée pour une école de garçons qui n'a finalement pas été réalisée. Les plans du projet sont datés d'octobre 1949 et le montant des travaux est évalué à 107 640 415 francs. L'adjudication restreinte, tenue le 20 mai 1950, a retenu l'entreprise toulousaine Pins frères, fils et gendre, offrant l'offre la plus avantageuse parmi plusieurs soumissionnaires dont la Société des grands travaux du Sud-Ouest, Delfour et Bisseuil, René Marion, Castells frères, Lafond, Miglietti et Banino, Besques et Chabosson, Antin et compagnie, et Laruelle et compagnie. La date d'achèvement des travaux est fixée au 21 juillet 1952.
L'initiative de cette construction revient au maire Paul Baratgin (1890-1966), élu en 1929 ; après des études à Lannemezan il remplace son père comme médecin au chef-lieu, entre en politique en 1925 comme conseiller municipal, siège au conseil général du canton et devient président du conseil général des Hautes-Pyrénées en 1945 sur la liste du parti radical socialiste. À son inauguration, l'établissement prend le nom d'« école Édouard Herriot » ; il sera renommé « école Paul Baratgin » après la mort du maire en 1966. Paul Baratgin a également participé au projet de l'asile de la demi-lune, dont la réalisation avait été confiée aux architectes Noël Lemaresquier et Jean-Louis Gilet à la fin des années 1930.
Le projet de la nouvelle école a été confié à l'architecte parisien Noël Lemaresquier, associé à l'architecte toulousain Paul de Noyers. Noël Lemaresquier (1903-1982), fils de Charles Lemaresquier, grand prix de Rome en 1930, dirige l'école régionale d'architecture de Toulouse à partir de 1944, enseigne aux Beaux-Arts de 1953 à 1974, reprend l'agence paternelle en 1945 et devient architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux en 1954 ; il signe de nombreux projets à Toulouse en association avec Paul de Noyers, notamment la faculté de médecine, le CHU de Rangueil, la faculté des sciences sociales, un magasin Monoprix et l'école vétérinaire. Paul de Noyers (1911-2006), formé aux Beaux-Arts de Toulouse puis dans l'atelier de Charles Lemaresquier à Paris, est diplômé en 1937 ; sa carrière, interrompue par la guerre, commence à Toulouse en 1941 et il est professeur d'architecture à l'école régionale de Toulouse de 1947 à 1968.
La construction de l'école s'inscrit dans un contexte de forte croissance démographique lié à l'implantation d'industries, d'un arsenal et d'une caserne après les deux guerres mondiales : la population passe de 2 529 habitants en 1936 à 5 308 en 1954, atteint un pic de 8 385 en 1975, puis redescend pour se rapprocher du niveau des années 1950 en 2018.
