Origine et histoire des Groupes scolaires
Le groupe scolaire Condorcet, construit de 1930 à 1934 par les architectes Roger Hummel et André Dubreuil, a été achevé en 1935. Il comprenait une école de garçons, une école de filles et une école maternelle, traitée comme une entité distincte. Les architectes, déjà connus pour l'ensemble de logements sociaux du square Dufourmantelle et pour le groupe scolaire Jules-Ferry, mêlent ici des références à l'architecture moderniste allemande et hollandaise à une organisation spatiale héritée du classicisme. Conçu en béton armé, l'édifice est revêtu d'une pâte de verre blanche et rouge fabriquée par l'entreprise Boulenger, revêtement aujourd'hui assez dégradé. L'ouvrage a été largement publié et perçu comme un modèle, répondant aux recherches de l'Entre-deux-guerres en matière d'hygiénisme et de pédagogie. Les salles de classe, largement ouvertes sur de vastes cours, sont baignées de lumière grâce à de grandes baies vitrées. La simplicité architecturale se traduit par l'absence de toits inclinés et par des terrasses destinées à servir de solarium, de classes de plein air et d'espaces de gymnastique. Le style "paquebot", partagé avec Jules-Ferry, se reconnaît aux fenêtres en hublot et aux volumes décrochés sur plusieurs niveaux. Condorcet se distingue par l'énorme cadran de son horloge, visible sur ses quatre faces ; elle donne l'heure à plus d'un kilomètre dans le quartier de Charentonneau et se remarque depuis l'autoroute A86. La cour principale, de vastes dimensions, comportait de petits bassins et un ruisseau sinueux, aujourd'hui désaffectés, ainsi que de larges terrains de jeux. Le grand préau est orné d'une vaste fresque murale illustrant l'histoire de France. Les portes d'entrée présentent des vitraux gravés représentant la zoologie, les arts ménagers et la couture. Parmi les intervenants figurent l'entreprise Boulenger pour les revêtements en pâte de verre, le maître-verrier Pierre Lardin pour les vitraux, Louis Barillet pour le préau maternelle, ainsi que ferronniers, menuisiers, créateurs de mobilier, peintres et sculpteurs, et Pierre Lepaute pour l'horloge électrique. Les travaux ont duré cinq ans pour un coût total de 11 millions de francs et les deux groupes scolaires ont été inaugurés le 17 février 1935. Pour préserver ce patrimoine, la ville de Maisons-Alfort a obtenu l'inscription du groupe Condorcet à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 19 juillet 1994. Une plaque commémorative en mémoire de Simone Aizic, victime de la déportation, a été apposée sur la façade de l'école primaire Condorcet le 12 juin 2004.