Patrimoine classé
Le terrain d'assiette et les bâtiments en bois, l'habitation principale, la cuisine et la chambre à bains, la rue Case Nègres (façades et toitures) , les constructions maçonnées, les terrasses plantées et irriguées, le jardin et les différents bassins (cad. B 50 b, c, d, e) ; le réseau hydraulique comprenant le canal sur toute sa longueur avec ses berges, ses tunnels, ses aqueducs, ses ponts, ses bassins, depuis sa prise d'eau sur la grand'rivière jusqu'à la fontaine de la rue Case Nègres (cad. B 50, 54 73 ; C 10, 15, 17) : classement par arrêté du 9 août 1996
Personnages clés
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| Chambert Antoine, dit La Rivière |
Premier propriétaire des parcelles à la fin du XVIIe siècle. |
| Amédée Knight |
Sénateur qui a installé une distillerie et produit le rhum 'H.B.S.' |
| Pierre François Honoré Louis de Lucy de Fossarieu |
Propriétaire de l'habitation depuis 1928. |
Origine et histoire
L'Habitation Beauséjour constitue un ensemble sucrier et agricole. Les terriers de 1671 mentionnent une sucrerie et un moulin, et la carte de 1770 fait apparaître deux sucreries qui seront réunies. Un canal, construit entre 1800 et 1810 par des esclaves, alimentait l'habitation en eau potable et servait à l'irrigation ; il a été rendu inutilisable par le cyclone de 1979. La maison principale est datée des années 1820. Au début du XXe siècle, la propriété comprenait l'habitation, une distillerie avec moulin hydraulique, un moulin à vapeur, des plantations et des magasins. Après 1945, la culture de la canne a été remplacée par la banane. L'origine de l'habitation est imprécise et résulte de nombreuses mutations de propriétés et de transferts de terrains entre habitations. On considère généralement que le premier propriétaire des parcelles fut Chambert Antoine, dit La Rivière, originaire d'Agde, au quatrième quart du XVIIe siècle. La propriété passa ensuite aux Mirebeaux Des Ruissaux, aux Desabayes, aux Levacher du Boullay, aux Brière, aux Potier de Courcy, aux De Chazaud, aux Ariès, aux Knight, puis aux De Lucy de Fossarieu, propriétaires depuis 1928. Le nom de Beauséjour apparaît entre 1900 et 1912, lors de l'union de l'habitation le Malgré et d'une partie de l'habitation Grand'Rivière. La création des usines en Martinique entraîna la faillite de plusieurs habitations, dont le Malgré, et provoqua des ventes et des changements de parts entre propriétaires. Ainsi, M. Potier de Courcy vendit la moitié de ses parts à Chazaud François, qui revendit ensuite l'ensemble aux Ariès de Saint-Pierre. En 1898, un jugement du tribunal de Saint-Pierre adjugea la propriété au sénateur Amédée Knight et à M. Salomon Richard, lequel céda bientôt ses parts. Après les éruptions de 1902, le sénateur Knight se consacra aux rescapés et mourut à l'habitation en 1916 ; il y fit toutefois installer une distillerie qui produisit le rhum "H.B.S.". Douze ans après la mort du sénateur, l'une de ses filles céda la propriété, un fonds de terre de 335 hectares, à Pierre François Honoré Louis de Lucy de Fossarieu. À la même époque, la culture du cacao, spécialité de l'habitation, périclita au profit de la canne puis de cultures secondaires telles que le maïs, les haricots, les pois, l'avocat, le citron et, ensuite, la banane. Après la Seconde Guerre mondiale, le contingent de rhum fut vendu à l'Habitation Pécoul de Saint-Pierre et les dernières cannes à l'Habitation Perpigna-Macouba en juillet 1958. La distillerie a été transformée en hangar à bananes et d'autres bâtiments ont servi au stockage de produits chimiques et de cartons destinés à l'exportation d'avocats. Le canal de Beauséjour reste un élément important de l'habitation.
