Habitation des Jésuites

Habitation des Jésuites

  • 97354 Remire-Montjoly
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Crédit photo : Billiers56 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1700
1800
1900
2000
1668
Fondation par les Jésuites
1733
Construction du moulin
Milieu du XVIIIe siècle
Déclin de l'habitation
1993
Inscription aux monuments historiques
2007
Acquisition par le Conservatoire du littoral
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Vestiges de l'Habitation, sur le site de Loyola, y compris leur terrain d'assiette (cad. AK 416 à 418) : inscription par arrêté du 11 octobre 1993

Personnages clés

Père Jean Grillet Fondateur de l'habitation Loyola en 1668.
Charles Marie de La Condamine Personnalité scientifique ayant séjourné à Loyola.
Fusée-Aublet Botaniste ayant découvert de nouvelles espèces végétales à Loyola.

Origine et histoire

L’habitation Loyola, dite Habitation des Jésuites, est une ancienne plantation coloniale située à Rémire-Montjoly en Guyane. Établissement géré par les religieux de la Compagnie de Jésus, elle a joué un rôle central dans l’économie guyanaise de la première moitié du XVIIe siècle et illustre la participation de l’Église aux opérations esclavagistes. À son apogée, Loyola s’étendait sur plus de mille hectares et hébergeait environ 500 esclaves. Fondée par le père Jean Grillet en 1668, elle résulte de la réunion de deux propriétés et a été dédiée à Loyola, village natal de saint Ignace. Les jésuites y développèrent des cultures commerciales — sucre, café, cacao et roucou — et y établirent des ateliers comme une poterie pour fabriquer formes à sucre et récipients. La sucrerie, qui compta jusqu’à deux moulins, une chaufferie, une purgerie et des fours, constitue l’un des éléments majeurs de l’exploitation jusqu’à son déclin au milieu du XVIIIe siècle. Les jésuites assuraient aussi le service spirituel de la colonie, la catéchèse, l’enseignement et des missions auprès des Amérindiens, souvent à partir d’un petit nombre d’hommes répartis sur plusieurs établissements. La suppression de l’ordre en 1764 entraîna le déclin de l’habitation et sa disparition progressive vers 1770 ; la maison de maître fut habitée jusqu’en 1768. Redécouvertes en 1988, les ruines font l’objet d’études archéologiques depuis 1994, avec des partenariats universitaires, et font l’objet d’un programme de mise en valeur. Le site est inscrit aux monuments historiques par arrêté du 11 octobre 1993 et une partie des terrains a été acquise par le Conservatoire du littoral en 2007. Les aménagements réalisés comprennent un sentier de randonnée, l’accueil des visiteurs et la restauration de vestiges ; des liaisons avec d’autres sentiers sont à l’étude. Parmi les vestiges visibles, la maison de maître, construite en charpente et torchis sur un niveau, illustre la position symbolique et dominante du propriétaire ; elle accueillit notamment des personnalités scientifiques telles que Charles Marie de La Condamine et le botaniste Fusée-Aublet. La cuisine et l’hôpital, construits en pierre, témoignent de pratiques soignantes et caritatives des jésuites, la chapelle en bois et torchis figure parmi les plus anciens édifices religieux connus en Guyane et son sol est encore couvert de carreaux de terre cuite. Le cimetière, fouillé à plusieurs reprises, a livré une quarantaine de fosses et plusieurs centaines d’inhumations comprenant majoritairement des esclaves, mais aussi des Amérindiens, des Noirs libres et des colons ; un calvaire y a été dressé en 2017. Le magasin et la forge révèlent les activités de stockage et d’atelier, et l’aqueduc de trois cents mètres alimentait la plantation à partir d’une source encore identifiable. La purgerie, vaste bâtiment dédié à la purification du sucre, et l’indigoterie, située à deux kilomètres en baie d’Indigo, témoignent de la diversité des industries implantées par les jésuites. Le quartier des esclaves, mis en évidence par des sondages, se trouvait à proximité de l’entrée actuelle et accueillait près de 500 personnes. Le moulin à vent, tour en pierre datée 1733, ainsi que la vaste chaufferie et les ateliers de la sucrerie figurent parmi les éléments classés et étudiés en vue d’une restauration. Les deux bâtiments identifiés comme caffeteries montrent l’importance de la culture et du traitement du café et du cacao pour la colonie. Les recherches archéologiques se poursuivent et le site, bien conservé au cœur de la zone urbaine de l’île de Cayenne, accueille un public scolaire et général pour la découverte du patrimoine, de l’histoire coloniale et du milieu naturel où l’on observe une faune protégée comme des bandes de saïmiris. Fusée-Aublet séjourna à Loyola entre 1762 et 1764 et y signala vingt-quatre espèces végétales, dont il déclara dix-sept nouvelles pour la science, au moins treize d’entre elles étant réellement inédites.

Liens externes

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Voir également
Divers

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