Habitation Mont-Carmel

Habitation Mont-Carmel

  • 97120 Saint-Claude
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1700
1800
1900
2000
1651
Fondation par les Carmes
1726
Construction maison de maître
1765
Construction de l'aqueduc
1794
Abolition de l'esclavage
1848
Abolition définitive de l'esclavage
1987
Inscription aux monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

La maison de maître, l'allée plantée et les restes de l'aqueduc (cad. AY 111) : inscription par arrêté du 23 juin 1987

Personnages clés

Charles Houël Gouverneur ayant remis des terres et des esclaves aux moines carmes.
Louis Botrel Négociant ayant loué l'habitation aux Carmes en 1772.
François Vaultier de Moyencourt Acheteur de l'habitation en 1783.
Éloi Vaultier de Moyencourt Vendeur de l'habitation en 1806.
Charles Dain Propriétaire ayant développé l'exploitation au XIXe siècle.
Charles Dain (III) Engagé politiquement contre l'esclavage.
Armand Dain Transforma la distillerie en caféière en 1920.
Antonio Dain Remplaça les caféiers par des bananiers en 1952.

Origine et histoire

L’habitation Mont‑Carmel est une ancienne plantation coloniale située à Saint‑Claude, sur l’île de Basse‑Terre, en Guadeloupe. Fondée au XVIIe siècle par les moines de l’ordre du Carmel peu après leur installation en 1651, elle figure parmi les plus anciennes exploitations de l’archipel. Le gouverneur Charles Houël leur remit 100 arpents de terre et six esclaves, et les religieux y établirent une sucrerie équipée d’un moulin hydraulique ainsi que des logements pour la main‑d’œuvre servile. En 1671, l’effectif y comprenait quatre Blancs et vingt‑huit esclaves. La maison de maître, construite en moellons avec des encadrements en pierre de taille, porte la date de 1726. Les bâtiments de la sucrerie sont aujourd’hui en ruine, tandis que l’aqueduc daté de 1765 est en bon état. En 1772, les Carmes quittent l’habitation et louent les 48 hectares ainsi que 57 esclaves au négociant Louis Botrel; la congrégation se réinstalle au Dos d’Âne et rachète les esclaves de cette propriété. Le domaine loué était en mauvais état ; les Carmes prêtèrent dix esclaves à Botrel pour les réparations, et celui‑ci acheta auprès de négriers quarante‑sept autres esclaves, majoritairement des femmes ibos mais aussi des Bambara et des Arada, ce qui permit une forte augmentation de la production sucrière après les travaux. En 1783, les religieux vendent l’habitation à François Vaultier de Moyencourt pour 281 737 livres. La Révolution française entraîne l’affranchissement des esclaves par la Convention montagnarde en 1794, puis le rétablissement progressif de l’esclavage sous Napoléon en 1802 conduit à une reconstitution de la main‑d’œuvre qui atteint de nouveau 57 esclaves en 1822. En 1806, Éloi Vaultier de Moyencourt vend sa moitié à Charles Dain, qui devient copropriétaire avec Rouvre de Moyencourt ; en 1809 Dain devient propriétaire unique et développe l’exploitation, faisant passer le nombre d’esclaves de 17 en 1806 à 20 en 1809 puis 57 en 1822. Quelques cases sont reconstruites, mais la plupart des travailleurs vivent dans des appentis précaires. Charles Dain transmet ensuite la propriété à ses fils ; la famille Dain la conserve en partie jusqu’au XIXe siècle, et Charles Dain (III) se distingue par son engagement politique contre l’esclavage, aboli définitivement en 1848. Incapable de racheter les parts de ses héritiers, Charles vend l’exploitation en 1849 à ses enfants ; des difficultés financières conduisent à des saisies et à de multiples ventes aux enchères entre 1873 et 1887, puis à des transmissions familiales jusqu’au début du XXe siècle. En 1920, la propriété revient à la famille Dain par l’achat d’Armand Dain, qui transforme la distillerie en caféière et fait construire une bonifierie détruite par le cyclone de 1964; en 1952 son fils Antonio remplace ensuite les caféiers par des bananiers. La maison de maître, l’allée plantée et les vestiges de l’aqueduc ont été inscrits aux monuments historiques en 1987.

Liens externes

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Voir également
Divers

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