Origine et histoire
Subsistent actuellement la maison de maître et deux bâtiments annexes datant du XVIIIe siècle (habitation sucrière de 1778), ainsi que deux très vastes constructions utilitaires édifiées vers 1802. La production de canne et de rhum remonte à 1818. Les logements des ouvriers ont progressivement disparu avec la mécanisation de l'agriculture ; il ne subsiste que quelques cases. Derrière la cascade se trouvent les vestiges d'une ancienne sucrerie. Malgré le passage du cyclone David en 1979, le site conserve un jardin d'une grande richesse. L'habitation, anciennement appelée Basse-Pointe, appartenait à l'origine à Claude Pocquet, Directeur Général de la Compagnie du Sénégal aux Isles, capitaine de milice et conseiller au Conseil Souverain de la Martinique, anobli en 1703, dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Sa concession, que le père Labat évoque dans Nouveau Voyages aux Isles de l'Amérique, "était large de douze cens pas sur trois mille pas de haut". Elle fut ensuite découpée en longueur au profit d'André François Courtois, de Pierre Marce, gendre de Courtois (1725), du sieur Gabriel Jourdain Dubois (1726), de dame Catherine de Macquaire de Grandcourt, épouse de Dubois, puis des héritiers Boisjourdain jusqu'en 1745. Transmise à des propriétaires parisiens tout au long du XVIIIe siècle, elle fut rachetée en 1777 par Jean François Pécoul, gendre du géreur de l'habitation, M. Louis Pérez, héritier Boisjourdain, et propriétaire de l'habitation La Montagne à Saint-Pierre. Il donna à l'établissement son nom définitif. La maison principale était déjà le centre de l'organisation spatiale, autour duquel rayonnaient les cases de travailleurs et les bâtiments industriels. Le fils cadet de Jean François Pécoul, Auguste François, devint député de la Martinique en 1848. Sa fille Augusta, mariée à Henry d'Origny, s'installa sur l'habitation en compagnie de son fils François Louis d'Origny en 1920 ; c'est elle qui restaura l'ensemble dans ses formes actuelles.