Halle aux grains à Bracieux dans le Loir-et-Cher

Halle aux grains

  • 41250 Bracieux
Crédit photo : F Ceragioli - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

La halle aux grains, en totalité, ainsi que ses sols, le tout situé place de la Halle, figurant au cadastre section C, sur la parcelle 217 : inscription par arrêté du 23 décembre 2021

Origine et histoire

La Halle aux grains de Bracieux, monument du XVIe siècle, se dresse au centre de la commune de Bracieux (Loir-et-Cher). Située sur la place de la Halle, au croisement de la rue René Masson et de la rue de la Halle, elle occupe une place centrale dans la vie locale. Ancienne grange aux dîmes, le rez-de-chaussée abrite le marché hebdomadaire du jeudi et, en été, le marché solognot du dimanche matin. L'étage, transformé en 1966 en salle d'exposition, est animé au printemps et à l'automne par l'association des Amis de la Vieille Halle, fondée en 1968 par Nicole Lagravère à la demande du maire Lucien Jardel. Tout au long de l'année, l'édifice reçoit diverses manifestations touristiques et culturelles.

La halle repose sur vingt-quatre piliers de chêne qui soutiennent un étage en pans de bois et briques, caractéristiques de l'architecture solognote, surmonté d'un clocheton-beffroi. Elle mesure 24 mètres de long, 14 mètres de large et 14 mètres de haut. Le rez-de-chaussée est rythmé par une colonnade en chêne renforcée de contreforts en pierre à chaque extrémité. L'étage servait autrefois au dépôt des instruments de pesage et au stockage des farines et des grains. La couverture est en ardoise et le clocheton comporte une horloge et une cloche qui annonçait l'ouverture des foires et des marchés. La charpente comprend notamment deux poutres assemblées à trait de Jupiter.

La halle est mentionnée sur un plan terrier de 1623 et figure aussi sur un plan d'arpentage du domaine d'Herbault de 1624. Les foires et marchés de Bracieux ont longtemps été réputés dans la région, notamment pour un marché aux porcs surnommé les « anges de Bracieux ». Au XIXe siècle, des restaurations importantes ont été réalisées pour consolider la colonnade du rez-de-chaussée : on a ajouté des contreforts en pierre et des blocs de soutien aux piliers de chêne. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la halle resta au cœur de l'activité commerciale ; entre 1940 et 1944 elle fut utilisée comme prison puis, pendant vingt ans, l'étage ne servit que de dépôt de grains. Entre les deux guerres, l'entretien déclina et l'édifice se dégrada progressivement.

Des travaux de réhabilitation engagés à partir de 1966 ont permis de transformer l'étage en galerie d'art, financés en grande partie par l'association tandis que la commune prit en charge le gros œuvre. En 2010 la commune a remplacé la poutre maîtresse du pignon ouest, détériorée par l'humidité, grâce au soutien de la Fondation du patrimoine et d'une souscription publique ; le coût total de l'opération s'est élevé à 55 000 €.

La halle remonte à l'époque féodale et, comme d'autres halles médiévales, servait d'abri pour les denrées sèches tandis que le seigneur percevait des droits de hallage. En 1328, Joffroy de Galeri dut verser au comte de Blois 15 livres de rente prélevées sur les revenus des foires et marchés de Bracieux ; le comte de Blois avait acquis la châtellenie après un échange en 1267 puis en 1315. Après la Révolution, le décret de l'Assemblée nationale du 15 mars 1790 supprima sans indemnité les droits seigneuriaux tels que coutume, hallage et cohue, en précisant que les bâtiments resteraient la propriété de leurs détenteurs et que des arrangements amiables pouvaient être négociés entre propriétaires et municipalités. À Bracieux cet article n'a pas été appliqué et la perception des droits par le domaine d'Herbault a perduré ; la question fut finalement réglée lors de l'acte de vente du 19 mai 1827, lorsque la halle, alors en ruine, fut cédée par les héritiers Bourguignon à la municipalité.

Outre les foires et marchés, la halle a accueilli des réjouissances publiques liées aux événements nationaux, avec des fêtes datées en 1811, 1812, 1813, 1814 et 1815. Aujourd'hui, monument historique et lieu central de la commune, elle demeure un espace vivant dédié aux manifestations culturelles et touristiques.

Liens externes