Origine et histoire de la halle
La halle de Marigny-en-Orxois, dans l'Aisne, occupe le centre de la place du village et se distingue par sa remarquable charpente en chêne. Elle accueille à nouveau un marché traditionnel campagnard les derniers dimanches de chaque mois, de mars à décembre. Autour de la place, des maisons présentent des façades inhabituelles ornées d'un décor en plâtre gros réalisé selon une technique maîtrisée par les platriers locaux ; certaines façades ont fait l'objet de restaurations importantes qui renforcent le charme du site. La production de plâtre dans la région de Château-Thierry connut ses derniers beaux jours lors de la reconstruction après la Première Guerre mondiale, tandis que la reprise des travaux après 1945 ne fit que retarder le déclin des plâtrières ; le plâtre gros n'était plus employé comme avant la crise des années trente. L'édifice est considéré comme l'une des plus anciennes halles de France : sa construction remonte au cours du XIIe siècle, sur l'ordre du prieur des moines de Licy. Il aurait été déplacé sur l'ordre de M. de Marigny, seigneur de Licy-les-Moines (aujourd'hui Licy-Clignon). Le 7 juin 1794, la « citoyenne Malvoisin » (fille de Gabriel Poisson) vendit la halle à Paris au citoyen Jean Baptiste Darnay ; elle fut ensuite revendue le 16 février 1801 au couple Michel Renard et Marie Julien François Trigeot. En 1813, la commune de Marigny acquit la halle alors que François Collinet, notaire impérial, était maire. La grande salle à l'étage servit de mairie avant la construction de l'hôtel de ville actuel, puis fut utilisée comme salle de réunion et de fêtes. Quatre foires se tenaient chaque année les 22 février, 1er mai, 23 juillet et 27 décembre, et un important marché au « bled » avait lieu chaque mercredi. Le monument est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 7 février 1921.
