Halles à Sainte-Maure-de-Touraine en Indre-et-Loire

Halles

  • 37800 Sainte-Maure-de-Touraine
Crédit photo : Joël Thibault - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

3e quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les deux portes : inscription par arrêté du 22 septembre 1936 ; Halles : inscription par arrêté du 24 septembre 1942

Origine et histoire

Les halles de Sainte-Maure-de-Touraine se dressent au centre-bourg, place du Maréchal Leclerc, face à la mairie, sur un promontoire qui porte l'église et le château, et le long d'une ancienne voie commerciale reliant Chatellerault à Loches. Un premier bâtiment couvert destiné au marché aurait été édifié en 1448 par Aymar III de la Rochefoucauld, bien que certains auteurs évoquent une origine plus ancienne. Après une destruction, les halles furent rebâties en 1672 par Anne de Rohan-Guéméné, qui confia les travaux à l'architecte Charles Estevou. Un manuscrit de la fin du XVIIe siècle relate que la halle et sa place accueillaient foires et marchés, et que l'édifice comprenait un grenier à sel ainsi qu'une prison avec deux logements pour les geôliers. À cette époque, trois marchés hebdomadaires se tenaient dans la halle : le vendredi, jour principal de vente, et le lundi et le mercredi principalement consacrés aux céréales ; neuf foires annuelles rythmaient également la vie commerciale. Le même manuscrit précise que le droit d'étalage et les droits de péage et de pesage étaient perçus selon la nature des marchandises, à des tarifs variables. En 1719, Charles III de Rohan et son épouse cédèrent des terrains situés à l'ouest et au sud des halles, où furent élevés de nouveaux corps de bâtiments abritant notamment le prétoire, la geôle et les logements des gardiens ; des travaux affectèrent aussi les nefs et le grenier à sel. Le grenier conservait alors environ 30 tonnes de sel par an, desservait vingt-quatre paroisses et servait aussi de réserve pour la paille, le bois et le parquage des chevaux. Pendant la Révolution, les halles furent vendues comme bien national à l'hôpital général de Tours, qui les afferma à la commune et y aménagea un grenier communal à céréales ; la couverture de ce grenier fut détruite par un ouragan, événement mentionné lors d'une séance du conseil municipal datée du 15 pluviôse an IV. En 1814, l'hospice de Tours céda le bâtiment à la municipalité pour 7 000 francs. Lors de la reconstruction de la mairie en 1866, les halles furent remaniées pour créer une nouvelle circulation entre les deux édifices : le pignon nord fut réorienté et trois baies percées dans la façade nord. Une campagne de la fin des années 1870 permit de réparer la toiture et de niveler et paver le sol de la salle centrale ; durant la guerre franco-prussienne le bâtiment servit d'abri pour soldats et chevaux, y compris pour des troupes prussiennes en février-mars 1871. À la fin du XIXe siècle, les entrepôts à blé furent démantelés pour prolonger la nef est et une marquise fut installée sur la façade nord. En septembre 1912, une réception donnée par le président Armand Fallières eut lieu aux halles ; en juin 1940 elles furent employées par des soldats allemands comme locaux de réparation automobile. Les portes sud et ouest furent inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 22 septembre 1936, puis l'ensemble du bâtiment fut inscrit le 29 septembre 1942. Aujourd'hui, les halles accueillent le marché du vendredi matin et servent également de salle des fêtes. Après la reconstruction des années 1670, l'édifice mesure près de 50 mètres de longueur pour 25 mètres de largeur et se compose de trois nefs couvertes par une charpente. Les deux accès, au sud et à l'ouest, sont ornés de décors et de cartouches d'armoiries et sont coiffés d'un fronton à arc en plein cintre reposant sur des pilastres aveugles ; les tympans portaient autrefois les armoiries des Rohan entourées de palmes, aujourd'hui bûchées. La porte occidentale porte un cartouche gravé en latin évoquant Anne de Rohan et les travaux décoratifs réalisés lors de la reconstruction, et la disparition du grenier à sel au XIXe siècle a contribué à mieux éclairer le volume intérieur du marché couvert.

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