Origine et histoire du Haut-fourneau
L'ancien haut-fourneau de Vendresse, situé dans les Ardennes, occupe un site d'activité sidérurgique attestée depuis 1564, implanté à l'emplacement d'un moulin appartenant à l'abbaye d'Élan. Le fourneau apparaît en 1564 sous l'initiative de Dehaisne, devient en 1582 un fourneau du duc de Rethel, puis passe par divers exploitants : bail à J. Goffin en 1599, exploitation par les frères Nicolas et Raulin Coulon au XVIIe siècle, et longue gestion par la famille Poulain au XVIIIe siècle, qui le reconstruit en 1747. Entre 1770 et 1796 il est exploité par Bourgeois, puis de nouveau par Poulain de 1803 à 1816; Jean‑Nicolas Gendarme en prend le bail en 1816 et l'achète trois ans plus tard. Gendarme reconstruit le haut-fourneau entre 1822 et 1824 et y développe des installations complémentaires : scierie, bocard et fours à carboniser dès 1838, récupération des gaz du gueulard pour torréfier le charbon en 1839; en 1859 Rémy Pauquet installe une chaudière et une machine à vapeur pour entraîner la soufflerie d'un cubilot. La production de fonte de première fusion cesse en 1870, mais un cubilot continue à fonctionner jusqu'à la fin du XIXe siècle; à partir de 1909 le site accueille une pisciculture qui existe toujours sur les étangs. Le domaine a été acquis en 1997 par la communauté de communes des Crêtes Préardennaises et les bâtiments sont inscrits au titre des monuments historiques en 1972.
Le haut-fourneau est perpendiculaire à une grande halle à charbon percée de baies en plein cintre; l'approvisionnement en combustible se faisait par la porte arrière de cette halle. Les deux édifices présentent des murs en moellon calcaire avec encadrements et chaînages en pierre de taille; les toits à longs pans et demi‑croupe conservent une charpente bois apparente et une couverture d'ardoise. À l'intérieur, une roue hydraulique entraînait les soufflets, et un mur de refend à redents assure la fonction coupe-feu dans la halle.
Un réseau hydraulique partant des étangs entourant le site alimentait, par le nord, le bocard et la scierie (disparus aujourd'hui) et, par le sud, la roue hydraulique du fourneau. Vers 1845, une quarantaine de personnes travaillaient sur le site et la production atteignait environ mille tonnes de fonte par an, transformée en boulets de canon, taques de cheminée et fers à repasser.
Aujourd'hui le Domaine du Haut-Fourneau est un lieu touristique regroupant le haut-fourneau aménagé en espace d'exposition et de convivialité, une brasserie et un parc comprenant trois étangs. Deux parcours permanents racontent l'histoire du site : un spectacle son et lumière intitulé « Le Feu » et une exposition « L'Eau » sur la mezzanine, accompagnée d'animations et d'aquariums d'eau douce présentant des espèces des Crêtes Préardennaises. Le domaine propose également des activités de pêche (truite, carpe et esturgeon en no-kill ou à la pesée), des jeux liés à l'eau et une flotte de bateaux télécommandés sur les étangs.