Origine et histoire
Le domaine de Fouilleuse, acquis en 1898 par l’éleveur et homme politique Edmond Blanc, fut transformé en champ de courses et centre d’entraînement sur une propriété portée à 83 hectares. Les premiers aménagements engagés dès 1898, confiés à l’architecte Léon Berthault, reprennent le style anglo-normand et donnent lieu à la construction de pavillons, d’un manège et d’un atelier de maréchalerie en bois et brique ; l’ensemble est inauguré sous l’égide de la Société d’Encouragement le 15 mars 1901. Le site, situé au nord‑ouest de Saint‑Cloud et parfois appelé hippodrome du Val d’Or, accueille aujourd’hui une piste de galop enherbée de 2 300 mètres, corde à gauche, et s’étend sur environ 75 hectares. Dès l’origine, l’établissement a été conçu selon des critères techniques modernes : larges pistes de 50 mètres, lignes droites de près de 1 000 mètres, départs par starting‑gates et transmission télégraphique des résultats. La gare du Val d’Or fut aménagée pour desservir l’hippodrome depuis Paris. Durant la Première Guerre mondiale les courses furent suspendues et le site réquisitionné comme hôpital militaire tenu par les Canadiens, mémoire rappelée par la rue du Camp‑canadien. En 1924 les terrains servirent aux épreuves de polo des Jeux olympiques. En 1902 Edmond Blanc entreprit une seconde phase de travaux pour créer un centre d’entraînement privé comprenant vastes écuries et stalles, sellerie, maréchalerie, magasins à fourrage et infirmerie, ainsi que locaux pour le personnel disposés en trois côtés autour d’une cour fermée par la résidence de Blanc. Pendant la Seconde Guerre mondiale l’activité hippique cessa et une partie des pelouses fut convertie en jardins potagers. Les successeurs d’Edmond Blanc vendirent l’hippodrome en 1952 à Marcel Boussac ; en 1954 la Société sportive d’Encouragement fit reconstruire la tribune, le paddock, les guichets, les stalles et les boxes par l’architecte Eugène Lizero, tandis que le centre d’entraînement et la maison du propriétaire furent épargnés. Les bâtiments néo‑normands antérieurs furent en grande partie démolis et le nouvel hippodrome, plus fonctionnel, fut inauguré en 1955. Revendu en 1974, il appartient aujourd’hui à la société France Galop ; le centre d’entraînement et la maison d’Edmond Blanc ont été restaurés puis transformés en club sportif privé, le Paris Country Club, au début des années 1980. L’hippodrome intègre également un terrain d’entraînement de golf au centre des pistes, en complément de son usage hippique. Sur le plan de la protection du patrimoine, cinq pavillons de gardien, le manège et l’ancien atelier de maréchalerie sont partiellement inscrits à l’inventaire des monuments historiques depuis le 6 juin 1986, et la totalité du site bénéficie d’un classement au titre des sites par décret du 8 juillet 1998. Aujourd’hui l’hippodrome organise chaque année trente‑deux réunions ; ses épreuves phares sont le Grand Prix de Saint‑Cloud et le Critérium de Saint‑Cloud, et un Prix Edmond‑Blanc (groupe III) se dispute en mars. En octobre 2014 un document de travail a envisagé la construction de logements sur l’hippodrome dans le cadre d’une opération d’intérêt national, proposition finalement abandonnée en juin 2015 après une pétition ayant recueilli plus de 20 000 signatures.