Origine et histoire de l'Historial de la Grande Guerre
Le château de Péronne est un château médiéval situé dans la ville de Péronne, dans l'est du département de la Somme. À l'époque mérovingienne, une résidence royale existait sur ce site ; Radegonde de Poitiers y séjourna au VIe siècle et, au siècle suivant, Erchinoald, maire du palais de Neustrie, y accueillit Fursy de Péronne. En 884, la résidence royale fut incendiée par les Vikings. Le comte de Vermandois fit ensuite construire le château et les fortifications de la ville, et c'est dans cette forteresse que le roi Charles le Simple fut retenu prisonnier de 923 à 929 par Herbert II de Vermandois. Au début du XIIIe siècle, redevenu résidence royale, le château prit l'aspect philippien que l'on lui connaît : quatre tours rondes en grès reliées par des murailles en briques, bordées de fossés, avec une porte d'entrée munie d'un pont‑levis et d'une herse. En 1214, Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, y fut détenu après sa défaite à Bouvines. Un donjon situé dans la partie ouest fut détruit lors du siège de Péronne en 1536, et en octobre 1468 le roi Louis XI y avait déjà été retenu prisonnier par Charles le Téméraire. La forteresse fut transformée au XVIIe siècle pour mieux résister aux attaques d'artillerie. Jusqu'en 1914, le château conserva une activité militaire comme magasins et armurerie ; ses tours furent endommagées pendant la bataille de la Somme. En 1924, trois tours et les courtines qui les relient furent classées au titre des monuments historiques. Depuis 1992, le château abrite l'entrée de l'Historial de la Grande Guerre. Une galerie de cartes postales anciennes présente l'entrée et des vues du château vers 1910 ainsi que son état après les destructions de 1914‑1918. Aujourd'hui, le monument offre quatre tours rondes en grès, dont deux encadrent la façade d'entrée, et l'on pénètre par une porte qui ouvre sur la cour intérieure où se voient les ruines de la résidence du gouverneur, datée du XVIIIe siècle. À gauche se trouvent les magasins de manutention et les fours à pain ; à droite se situaient une chapelle aujourd'hui disparue et un puits. Près du puits, des marches conduisent aux salles souterraines des tours, où subsistent des salles à meurtrières, des cachots et une galerie percée de niches destinées au stockage des vivres et des munitions. Dans les parties hautes se trouvent une salle de garde et deux salles voûtées en brique ; l'accès à la tour de gauche se fait par un souterrain d'environ trente mètres. Les murs de la tour conservent des meurtrières et des couleuvrines, dont trois sont orientées vers l'extérieur et une vers la cour intérieure, et un escalier mène aux terrasses d'où l'on domine la ville et l'étang du Cam. Ces parties du château ne sont pas ouvertes à la visite.