Période
XVIIe siècle, XXe siècle
Patrimoine classé
Hospice, ancien hôtel Dieu, sis 6, rue Henri-Challand, emplacement inchangé depuis le XVIIe siècle : en totalité, les bâtiments ayant conservé leur décor intérieur du XIXe siècle, à savoir : l'ancienne aile Saint-Laurent incluant la chapelle, le bâtiment administratif incluant l'apothicairerie et les parties anciennes de l'aile des soeurs, ainsi que les murs de clôture, les grilles, les pierres tombales et le monument commémoratif des époux Grangier ; les façades, toitures et structures des autres bâtiments qui ont conservé leur volumétrie et leurs façades, à l'exclusion des adjonctions du XXe siècle (cad. AZ 6, cf plan annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 26 août 2015 ; L'apothicairerie de l'hôpital (ancien Hôtel-Dieu) sis rue Henri-Challand, avec le laboratoire attenant (cad. AZ 6) : classement par arrêté du 8 novembre 2017.
Origine et histoire
Les Hospices de Nuits‑Saint‑Georges, ancien hôtel‑Dieu de style baroque, forment un établissement hospitalier et une maison de retraite situés à Nuits‑Saint‑Georges, en Côte‑d'Or, placés sous le vocable de saint Georges. L'existence d'un hôpital sur ce site est attestée dès le XIIIe siècle ; une étape importante de son rétablissement intervient en 1633 grâce à la générosité du procureur du Roi Guillaume Labye, et la véritable fondation est liée au legs d'Antide Midan, prêtre de Nuits. À partir de 1692 l'hôpital s'installe sur son emplacement actuel et occupe progressivement le terrain entre la rue Henri‑Challand et le Meuzin. L'établissement est tenu par les Sœurs Hospitalières et s'est développé au fil de plusieurs campagnes de construction pour répondre à l'évolution de la fréquentation et au confort des malades. Parmi les réalisations figurent la salle Saint‑Laurent (1692), la salle Marie‑Madeleine (1739, architecte Pierre Le Mousseux), une nouvelle apothicairerie (1813), la salle Saint‑Etienne et l'agrandissement de la chapelle (1842, Pierre‑Paul Petit), la salle Saint‑Joseph (fin du XIXe siècle, Alfred Chevrot) et le pavillon Laënnec pour les maladies respiratoires (1934, Émile Robert). Dans la seconde moitié du XXe siècle, des adjonctions contemporaines complètent l'ensemble. À la fin du XVIIe siècle, l'intégration des biens de plusieurs léproseries et maladreries, ainsi que de nombreux dons jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, a amélioré l'autonomie financière des hospices. Le domaine viticole issu de ces donations constitue encore aujourd'hui une ressource importante qui permet d'assurer l'entretien et la restauration des bâtiments. Les hospices sont connus pour leur domaine viticole bourguignon de prestige et pour la vente aux enchères de ses vins, organisée chaque année au château du Clos de Vougeot et soutenue par la Confrérie des Chevaliers du Tastevin ; les recettes participent au financement de leur fonctionnement. La vente réunit des pièces de vin (environ 140 pièces en moyenne) et comprend des cuvées "villages", de premiers crus blancs et rouges répartis en plusieurs cuvées, dont des cuvées spécifiques comme Les Didiers (monopole) et des cuvées au nom d'anciennes personnalités ou dons (Antide Midan, Irène Noblet, etc.). La vente comporte également une "pièce de charité", assemblage des premiers crus du domaine, proposée à la souscription par bouteille à prix fixe. L'hôpital a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 26 août 2015 ; l'apothicairerie et le laboratoire ont été classés par l'arrêté du 8 novembre 2017.