Hôpital de la Charité de Dole dans le Jura

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hôpital

Hôpital de la Charité de Dole

  • Rue du Mont-Roland
  • 39100 Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
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Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
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Hôpital de la Charité de Dole
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Hôpital de la Charité de Dole
Hôpital de la Charité de Dole
Crédit photo : Christophe.Finot - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Hôpital, actuellement lycée Charles-Nodier : inscription par arrêté du 29 novembre 1948 ; Bastion Saint-André et petit pavillon situé à son angle Sud, à l'exception des bâtiments modernes situés à ses angles Nord-Ouest et Nord : classement par arrêté du 29 juin 1949

Origine et histoire de l'hôpital de la Charité

L'hôpital de la Charité, construit entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle à Dole (Jura), est aujourd'hui une annexe du lycée Charles‑Nodier. La Franche‑Comté, devenue française après la guerre entre l'Espagne et la France au XVIe siècle, connut au XVIIe siècle de nombreuses guerres et sièges qui provoquèrent mendicité et orphelinat. Le projet de l'hôpital, engagé sous Louis XIV, débuta en 1698 sur le bastion Saint‑André et s'acheva en 1760. La Charité fonctionnait comme un hôpital de bienfaisance à vocation caritative, sociale et éducative pour enfants et adolescents. Y étaient admis garçons et filles de familles nécessiteuses, orphelins, âgés d'au moins neuf ans et baptisés à Dole ; l'établissement pouvait accueillir soixante enfants et employait plusieurs gouvernantes. L'institution formait ses pensionnaires à un métier, leur dispensait une éducation religieuse et morale, et, à vingt ans, les plaçait chez des artisans en leur fournissant un trousseau. Le règlement, très strict, entraînait des fugues ; les déserteurs ou révoltés étaient enfermés, et des traces de cette détention subsistent, notamment des anneaux au sol du rez‑de‑chaussée destinés à attacher prisonniers ou mendiants. Le bâtiment, situé entre deux canaux et entouré de murs et de grilles, traduisait l'esprit carcéral des hôpitaux généraux destinés à réprimer la mendicité. En 1798, les Ursulines proposèrent d'ouvrir une école religieuse pour filles et un asile pour femmes âgées ; après quelques usages militaires, elles installèrent définitivement une école maternelle et primaire. Le site, protégé par le canal du Rhône au Rhin et le canal des Tanneurs, permettait d'isoler les filles des garçons. Les conditions d'hygiène étaient précaires : le réfectoire se trouvait au sous‑sol et, lors d'inondations fréquentes, les tables étaient surélevées sur des planches ; les élèves n'avaient droit qu'à une douche hebdomadaire, prise collectivement en raison des restrictions d'eau. La loi du 30 octobre 1886 laïcisant le personnel des écoles publiques entraîna le départ des Ursulines en 1889 et la création peu après de l'école Jeanne‑d'Arc. En 1895 fut créé un cours primaire supérieur pour les filles souhaitant préparer le concours d'entrée en école normale, la carrière d'institutrice restant l'une des rares accessibles aux femmes. En 1914 puis en 1939 l'établissement fut transformé en hôpital militaire ; en 1939 l'internat dut fermer et l'armée française fut rapidement remplacée par l'armée allemande, qui installa des batteries de DCA dans le parc pour défendre le pont sur le Doubs. Malgré la présence militaire, les cours purent reprendre à la rentrée d'octobre 1940. Le lycée Charles‑Nodier fut inauguré en janvier 1965 en présence de Jacques Duhamel ; les bâtiments de l'ancien hôpital furent inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 29 novembre 1948. Le bâtiment en pierre, situé sur la rive opposée au couvent des Dames d'Ounans, est d'une symétrie marquée et d'un aspect austère et militaire ; seule l'entrée latérale, avec un escalier décentré, rompt cette symétrie. Le fronton, orné d'un blason royal à trois fleurs de lys surmonté d'une couronne et flanqué d'armes, canons et drapeaux, traduit l'autorité du royaume et regarde la ville. Le clocher comtois, aujourd'hui disparu, rappelait l'ancienne fonction religieuse du lieu. Le parc, planté d'arbres qui masquaient les défenses et évitaient l'accumulation de fumée, conserve des casemates d'artillerie visibles depuis le jardin ; le bastion, autrefois remblayé pour absorber les chocs, inclut encore des bases en béton des installations allemandes de 1940. L'Hôtel‑Dieu y cultivait un potager pour améliorer l'ordinaire et occuper les convalescents, puis les Ursulines y édifièrent un oratoire et installèrent des statues. Un important chantier eut lieu lors de la construction du gymnase en 1966 ; aujourd'hui le parc est peu utilisé et son accès pour les élèves du lycée est strictement réglementé.

Liens externes