Patrimoine classé
La chapelle (cad. C 252p) : inscription par arrêté du 13 décembre 1967 - Les façades et les toitures de l'Economat, de la Direction, des pavillons K et A sur la place d'Arsonval et sur l'entrée de l'hôpital, des pavillons D et à l'intérieur de l'amphithéatre ; les lampadaires et les grilles d'entrée, place d'Arsonval ; les piles octogonales des clôtures, avenue Rockefeller et rue Viala ; les cheminées : inscription par arrêté du 31 janvier 1989 - A. la trame, matérialisée par : les voies de circulation, leur dessin (pans coupés aux croisements des allées, largeur) , leurs trottoirs, les espaces verts qui les bordent ; de manière à préserver également la hiérarchie qui les organise, les cours anglaises et le mur de clôture rue Viala (au sud du bâtiment 21) et avenue Rockefeller. B. la topographie : le grand talus du sud et son grand escalier ; le dénivellement au nord avec le garde-corps qui matérialise la séparation entre les deux zones basse et médiane. C. le réseau souterrain subsistant et les éléments d'architecture qui l'agrémentent : pavés de verre apportant l'éclairage naturel par exemple. D. les bâtiments (cf plan cadastral joint à l'arrêté). 1. ne sont pas inscrits les bâtiments prévus de disparaître dans le projet actuel et ceux pour lesquels une reconstruction a paru préférable au vu de la profonde dénaturation qu'ils ont subie : pavillons E, F, I, H, P, V ; bâtiments situés au nord : 10, 9, 8, 26, 27, 6, 5, 3, 28, 30, 15, 14, 13, B ; au centre : bâtiments 19 et 25 ; à l'est : bâtiment 23 ; au sud : le transformateur (n° 24) et le bâtiment STU situé entre les pavillons S et T. 2. l'ensemble des autres bâtiments est inscrit au titre des Monuments historiques. Les principes qui doivent guider la conservation de ces bâtiments sont définis dans le protocole annexé à l'arrêté de protection : a : inscription façades et toitures à l'exception des éléments parasitaires rajoutés en extension de surface ou en surélévation ; - les pavillons situés au sud : S, T et U ; - les pavillons et bâtiments situés dans la partie médiane : O, N, M, L, J et K (extension à toutes les façades et toitures) , A (extension à toutes les façades et toitures) , 4 (extension à toutes les façades et toitures) , 18, C, G, R, 21 ; - les bâtiments situés au nord : 7, 12 et 22, ainsi que le pavillon X, sa cour, ses couloirs de circulation ouest-est (niveau rez-de-patio : entre les cages d'escalier, niveau rez-de-patio +1 : entre les bâtiments ouest et est, niveau rez-de-patio + 2 et rez-de-patio + 3 : entre le bâtiment ouest et la cage d'escalier ouest) et une cellule de religieuse située au rez-de-patio + 3 du bâtiment ouest (plans joints à l'arrêté) ; b : inscription façades, toitures et charpente du bâtiment 2 (cad. BR 4) : inscription par arrêté du 20 novembre 2006
Personnages clés
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| Édouard Herriot |
Maire de Lyon à l'initiative du projet de l'hôpital. |
| Tony Garnier |
Architecte responsable de la conception de l'hôpital. |
| Louis Thomas |
Architecte de la chapelle de l'hôpital. |
| Georges Salendre |
Sculpteur du Christ dans la chapelle. |
| Jean Creyssel |
Professeur ayant dirigé le Centre des grands brûlés. |
| Jean-Michel Dubernard |
Professeur ayant réalisé les premières allogreffes de la main. |
Origine et histoire
L'hôpital Édouard-Herriot, anciennement appelé Grange-Blanche, est un des pôles du centre hospitalier universitaire de Lyon et le plus grand hôpital de la région Auvergne-Rhône-Alpes. À l'initiative du maire Édouard Herriot, le projet est confié en 1909 à l'architecte Tony Garnier, qui transpose dans un établissement hospitalier les principes de sa « cité industrielle ». Les avant‑projets datent de 1910‑1911 et la réalisation s'est étalée sur plusieurs années, avec des interruptions liées notamment à la guerre. Le site, acquis par la ville, est organisé selon un plan pavillonnaire et végétalisé, qualifié de « cité‑jardin » pour les malades, composé d'une trentaine de pavillons reliés par un vaste réseau de galeries souterraines. L'ensemble initial comprenait des pavillons d'hospitalisation et des pavillons de service, des installations techniques et une centrale électrique dont les hautes cheminées, construites selon le système Monnoyer, ont fait l'objet d'un permis de démolir en 1996 en raison de leur état. La chapelle, non prévue à l'origine, est l'œuvre de l'architecte Louis Thomas et présente un Christ sculpté par Georges Salendre ; elle fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques. La construction, commencée avant la guerre, a été ralentie par le conflit et l'emploi de prisonniers de guerre, et le coût final a largement dépassé les estimations initiales, mettant en difficulté les finances municipales. Inauguré en 1933, l'hôpital comportait environ 32 pavillons, quelque 1 544 lits et de nombreux services transférés d'autres établissements lyonnais ; l'ouverture d'un centre anticancéreux porta ensuite la capacité d'accueil. Le plan originel répartissait les fonctions en trois zones — services généraux au nord, pavillons de soins en position centrale et un secteur pour les maladies contagieuses au sud — et prévoyait des pavillons en « U » ouverts au sud pour un meilleur apport de lumière. Les bâtiments, généralement sur deux niveaux, combinaient grands pavillons de médecine et pavillons de chirurgie avec un rez‑de‑chaussée « septique » et un étage « aseptique » ; à l'origine, les chambres étaient peu nombreuses et de grandes salles communes prédominaient, ce qui rendit ensuite difficile la transformation vers des chambres individuelles. Un réseau souterrain de 2,5 kilomètres permettait l'acheminement interne des repas, du linge et du matériel, et un tunnel reliait l'hôpital aux locaux universitaires et à l'Institut médico‑légal. Parmi les premiers chefs de service figuraient Eugène Villard (gynécologie), Gabriel Nove‑Josserand (chirurgie infantile), Frédéric Collet (ORL) et Léon Bérard (centre anticancéreux). Après la guerre, la croissance des besoins et la multiplication des spécialités entraînèrent la division des pavillons et une hausse importante de la capacité, qui atteignit plusieurs milliers de lits au début des années 1950. La réforme Debré de 1963 conforta les liens avec la faculté de médecine et favorisa l'intégration de laboratoires hospitaliers, puis des rénovations successives modernisèrent les équipements et supprimèrent notamment les grandes salles communes dans les années 1970. Les décennies suivantes virent l'introduction de nouvelles techniques et matériels — lithotripteur, scanners, lasers, spectromètre de résonance magnétique — ainsi que des avancées chirurgicales notables, dont les premières allogreffes de la main réalisées par le professeur Jean‑Michel Dubernard. Le pavillon maternité S a fermé en 2008 et, au début des années 2010, des projets de restructuration et de modernisation de l'établissement ont été lancés, avec la construction programmée de nouveaux bâtiments pour regrouper des services éclatés. Le Centre des grands brûlés, ouvert en 1957 sous la direction du professeur Jean Creyssel, a été l'un des premiers en France ; il a évolué en plusieurs phases d'amélioration technique et architecturale et a traité de nombreux épisodes collectifs comme des victimes d'accidents industriels. En 2016, l'hôpital regroupait une vaste gamme de services médicaux et spécialisés — urgences (dont dentaires et psychiatriques), médecine hyperbare, oncologie, transplantation, multiples disciplines chirurgicales, radiologie, néphrologie, hématologie, dermatologie, rhumatologie, ophtalmologie, ORL, orthopédie, médecine gériatrique, médecine interne, médecine du sport, médecine légale, unités de génétique et de soins palliatifs, ainsi que des consultations et structures de suivi et de prévention — et abrite des unités de recherche associées au CNRS et à l'INSERM. Sur le plan patrimonial, outre la chapelle inscrite en 1967, plusieurs façades, toitures, pavillons, éléments de clôture, lampadaires et cheminées ont été inscrits en 1989, et la trame des voies, le réseau souterrain et certains éléments d'architecture font l'objet d'une inscription depuis 2006. Le site reste desservi par la station Grange‑Blanche.