Origine et histoire de l'hôpital Général Saint-Charles
Fondé en 1678 par lettres patentes de Louis XIV sur l'emplacement du couvent des Carmes, l'hôpital général suit des devis et plans dressés en 1679 par Antoine Armand et Jacques Cubissolle, maîtres maçons et architectes montpelliérains, et se présente comme un hôpital pavillonnaire à plan en grille avec deux cours. Le quartier des femmes est édifié dans la première moitié du XVIIIe siècle. Au milieu du XVIIIe siècle (1746-1750 selon les sources), Jean Giral ajoute l'aile dite des Incurables; en 1751 il établit le plan de la nef et procède à l'agrandissement de l'église. Le chœur, coiffé d'une coupole, est achevé ou reconstruit par Jacques Nogaret (1751-1753 selon les documents). Le décor sculpté prévu pour la façade par Pierre Dumas n'a pas été exécuté. Entre 1821 et 1824, sur les indications du médecin Hyppolite Rech, l'architecte montpelliérain Fovis fait édifier à l'ouest un asile d'aliénés de style néo‑classique; cet édifice est démoli au début des années 1930 (1930-1932 selon les sources), à l'exception d'une aile nord qui servira de pharmacie jusqu'à la désaffectation de l'hôpital. La création de la place Albert 1er en 1892 entraîne la suppression de l'avant-cour et la construction, par Henri Debens, de nouveaux pavillons d'entrée et d'un pavillon d'ophtalmologie. Entre 1932 et 1939, les cliniques Saint‑Charles sont élevées sous la forme d'un hôpital‑bloc en ciment armé et pierre par les architectes parisiens Paul Pelletier et Arthur Teisseire, avec balcons solaria. Le programme ornemental comprend de grandes verrières en grisaille réalisées par le maître‑verrier Emile Brière (1937‑1939) et des panneaux sculptés en haut‑relief du corps central par Joachim Costa (1937‑1946). En 1993 la clinique d'ophtalmologie est démolie pour le passage de la voie des autobus. L'église est classée monument historique en 1947; le grand escalier et le vestibule sont inscrits en 1963. L'ensemble formé par l'hôpital général, les cliniques Saint‑Charles et leur jardin est inscrit au titre des monuments historiques en 1997; la commission supérieure des monuments historiques a émis un avis favorable au classement de cet ensemble en avril 1998.
