Période
XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Façades et toitures du bâtiment situé au fond de la cour d'honneur ainsi que le vestibule, le grand escalier, la chapelle et la pharmacie renfermés par ce bâtiment ; portail d'entrée, fontaine monumentale située dans le jardin. (cad. CP 386) : classement par arrêté du 25 avril 1969 ; En totalité les parties suivantes de l'ancien Hôtel-Dieu : bâtiments, cours, jardins, murs de clôtures et portails antérieurs à 1950, à l'exception des parties classées, compris à l'intérieur du périmètre indiqué en bleu dans le plan annexé à l'arrêté, situé place des Frères Brun sur les parcelles suivantes : CP 386, 387, 388, 389, 390, 1075, 1659 et 1660 : inscription par arrêté du 20 octobre 2021
Origine et histoire de l'hôpital-hospice
L'Hôtel-Dieu de L'Isle-sur-la-Sorgue, ancien hôpital-hospice, trouve son origine dans le regroupement de cinq petites institutions créé en 1387. À partir des années 1640, il se structure progressivement avec l'instauration de postes tels que médecin et économe. En 1686, la gestion est confiée aux sœurs de Saint-Joseph d'Avignon, qui s'installent après un changement de locaux dans une maison du quartier de Villevieille, à l'ouest de la ville. Les bâtiments deviennent rapidement insuffisants et il faut attendre des legs au début du XVIIIe siècle pour acquérir des terrains en vue d'une reconstruction. Les recteurs confient alors le projet à l'architecte Jean-Baptiste Franque, réputé dans la région ; le nouvel hôpital est inauguré en 1755 et les travaux, notamment la décoration de la chapelle, se poursuivent jusqu'en 1782. L'ensemble est classé au titre des monuments historiques le 25 avril 1969. Aujourd'hui, le Centre Hospitalier de L'Isle-sur-la-Sorgue reste un acteur sanitaire local : il offre des services de médecine et de soins palliatifs, de soins de suite et de réadaptation, un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD), un accueil de jour pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, une plateforme d'accompagnement des aidants et un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), et emploie environ 200 agents. Le plan du bâtiment forme un H autour de quatre ailes ; l'accès à la cour se fait par un portail en fer forgé daté de 1762, surmonté des armoiries du prévôt de Sade, bienfaiteur de l'établissement. Autour du bâtiment s'étendait un jardin à la fois d'agrément, orné de fontaines de Jean-Ange Brun, et de subsistance. Au rez-de-chaussée se trouvent un hall desservant un escalier monumental à rampe en fer forgé, une chapelle et une pharmacie ; cette pharmacie, restée intacte au XXe siècle et gérée par les sœurs, conserve de nombreux pots en faïence de Moustiers du XVIIIe siècle ainsi qu'un grand mortier du XVIe siècle. L'aile sud abritait la congrégation ; elle accueille aujourd'hui la Direction du Patrimoine de L'Isle-sur-la-Sorgue.