Origine et histoire de l'Hôpital Lariboisière
L'hôpital Lariboisière est un établissement de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris situé 2 rue Ambroise-Paré dans le 10e arrondissement de Paris, partenaire de l'Université Paris-Cité. Construit au XIXe siècle selon un type pavillonnaire et les théories hygiénistes de l'époque, il a ouvert en 1854. Sa création a été décidée après l'épidémie de choléra de 1832, qui avait montré l'insuffisance des hôpitaux parisiens. Le conseil des hospices souhaitait en faire "un monument de charité" où philanthropie, science et art seraient développés. Entre 1839 et 1845 de vives controverses ont opposé plusieurs projets, puis les travaux ont commencé en 1846 sous la direction de l'architecte Martin-Pierre Gauthier sur des terrains de l'ancien enclos Saint-Lazare, près de la barrière Poissonnière. L'hôpital porta successivement les noms d'hôpital du Clos-Saint-Lazare ou hôpital du Nord en 1839, d'hôpital Louis-Philippe en 1841, d'hôpital de la République en 1848, puis d'hôpital Lariboisière en 1854. La comtesse Élisa de Lariboisière, née Élisa Roy le 22 janvier 1794 et décédée le 27 décembre 1851, légua la majeure partie de sa fortune par testament pour fonder cet hôpital, qui reçut son nom. Il est aujourd'hui rattaché à un groupement hospitalier comprenant les hôpitaux Saint-Louis et Fernand-Widal. L'ensemble architectural se compose d'une cour intérieure, de pavillons et d'un kiosque, organisés selon un plan pavillonnaire en "double peigne" symétrique. Une longue galerie forme l'axe dorsal et les bâtiments latéraux constituent les "dents" du peigne, disposés de part et d'autre d'une vaste cour centrale où se trouve la chapelle. L'hôpital comprend dix ailes, cinq à l'est et cinq à l'ouest, dont six consacrées à l'hospitalisation — trois pour les femmes à l'ouest et trois pour les hommes à l'est — réparties sur trois niveaux, ainsi que quatre ailes de service aux angles du quadrilatère. Ce type d'organisation, inspiré du modèle de l'Hôpital de la marine royale de Stonehouse, était considéré comme moderne au moment de sa construction. À son inauguration, Lariboisière fut salué comme répondant aux exigences des pouvoirs publics et de l'Académie des sciences. Il fut conçu selon l'hygiène "aériste" liée à la théorie miasmatique, privilégiant la circulation et le renouvellement de l'air par des galeries et la séparation des bâtiments, chaque pavillon étant doté de systèmes de ventilation. La chapelle, située dans la cour centrale, présente une façade ornée de trois statues représentant la Foi, la Charité et l'Espérance réalisées en 1855 par Julien-Charles Dubois. Ses douze verrières représentant les apôtres sont l'œuvre de Claudius Lavergne (1856-1857) et ses peintures murales datent de 1858, exécutées par Louis Matout. La chapelle abrite également le monument funéraire de la comtesse Élisa de Lariboisière, avec un groupe sculpté par Carlo Marochetti en 1853, et comprend une chapelle de jour et une chapelle de nuit consacrée au Sacré-Cœur. Malgré des louanges initiales pour le calme et la bonne répartition des malades, l'hôpital fut critiqué pour les grandes distances à parcourir par les services, le coût lié à l'étendue du terrain, le nombre élevé de portiques et d'escaliers ainsi que la proximité des pavillons par rapport à leur hauteur. Dans les années 1860, la mortalité y figura parmi les plus élevées et l'établissement fut surnommé le "Versailles de la misère"; l'administration, les médecins et les architectes se renvoyèrent alors la responsabilité de ces insuffisances. La situation évolua vers la fin des années 1870 lorsque l'hygiène "aériste" fit place à une hygiène hospitalière fondée sur l'asepsie et la théorie microbienne. Les façades et toitures, les galeries intérieures et la chapelle ont été inscrites aux monuments historiques par arrêté du 15 janvier 1975, la chapelle étant classée par arrêté du 23 mai 2019. Un projet de restructuration du centre hospitalier, prévu de 2019 à 2027, prévoit la construction de nouveaux bâtiments pour les activités hospitalières et médico-techniques, la rénovation des bâtiments anciens pour les activités ambulatoires, de recherche et tertiaires, la vente des terrains situés à l'ouest pour financer le programme et le transfert sur site de la plupart des activités de l'hôpital Fernand-Widal. L'hôpital Lariboisière est desservi par le métro aux stations Gare du Nord (lignes 4 et 5) et Barbès-Rochechouart (lignes 2 et 4) ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP.
--paris-3eme.jpg)
