Origine et histoire de l'hôpital militaire du Fort Moselle
L’hôpital militaire du Fort Moselle, situé à Metz, est un établissement du XVIIIe siècle destiné à l’instruction des chirurgiens militaires, aux côtés des hôpitaux de Lille, Strasbourg et Toulon. Dans le contexte du renforcement des défenses de Metz, Vauban visita la place en 1675 et ses plans furent partiellement suivis en 1676, puis repris au début du XVIIIe siècle par son élève Louis de Cormontaigne. À cette époque, des portes et remparts médiévaux furent démolis pour laisser place à de nouveaux ouvrages, et une double couronne de fortifications fut confiée à Cormontaigne, directeur des places fortes des évêchés de 1728 à 1749 ; le fort Moselle protégeait le front de la Moselle au nord-ouest. Construit en 1732-1733 aux frais du Roi par Louis de Cormontaigne, l’hôpital était prévu pour 912 lits mais pouvait recevoir jusqu’à 2 000 malades ou blessés ; ses bâtiments formaient un quadrilatère autour d’une cour plantée d’arbres et comprenaient 11 vastes salles, évaluées pour 1 500 à 1 800 lits. L’édifice, éclairé par 194 fenêtres pour une aération optimale, servait d’hôpital amphithéâtre d’instruction et de perfectionnement des officiers du corps de santé militaire. La nuit du 4 février 1774, un incendie détruisit presque entièrement l’édifice, qui fut reconstruit d’après les anciens plans. Entre 1792 et 1815, l’hôpital fournit 700 chirurgiens aux armées de l’Empereur, dont deux tiers périrent sur les champs de bataille ; en 1813, après les campagnes de Russie et de Leipzig, le reflux de 31 000 blessés ou malades transforma l’établissement en mouroir. Entre 1814 et 1815, 7 752 militaires et 1 294 civils décédèrent, notamment du typhus. L’institution cessa ses fonctions d’enseignement le 1er mai 1850 mais resta hôpital de garnison jusqu’en 1912, date à laquelle elle fut remplacée par l’hôpital militaire Legouest. En 1946, le conseil municipal approuva la cession à la ville de plusieurs bâtiments de l’armée, dont l’hôpital du fort Moselle ; ces bâtiments furent ensuite désaffectés et sont aujourd’hui occupés par des services publics. Les portes et façades sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 17 septembre 1937, et l’édifice porte des plaques commémoratives rappelant notamment sa construction en 1732 et un poste aérien en 1870.