Hôpital Saint-Jean à Sens dans l'Yonne

Hôpital Saint-Jean

  • 89100 Sens
Hôpital Saint-Jean
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Hôpital Saint-Jean
Crédit photo : Robin Chubret - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ancienne église Saint-Jean servant de chapelle à l'Hôpital : classement par liste de 1862 ; Les façades et les toitures des trois ailes des bâtiments du XVIIIe siècle ; le sol des cours et jardins (cad. 413 à 415, 418, 420 à 422, 424, 425) : inscription par arrêté du 24 octobre 1960

Origine et histoire

L'ancienne abbaye Saint-Jean-l'Évangéliste, aujourd'hui hôpital Saint-Jean, est située à Sens, dans le département de l'Yonne. Les sources attribuent sa fondation à l'archevêque Héracle aux Ve‑VIe siècles ; elle suivait la règle de saint Augustin et s'établissait hors les murs, dans le faubourg Saint-Savinien, sur la route de Troyes. Victime de troubles politiques et militaires, le monastère était en ruines au XIIe siècle ; Étienne, prévôt des chanoines de la cathédrale de Sens, fit restaurer le site pour y installer une communauté de chanoines réguliers augustins. L'abbaye fut réédifiée au XIIIe siècle, puis incendiée en 1416 après le siège de la ville par le duc de Bourgogne ; du vaste ensemble médiéval subsistent principalement le chœur et quelques travées de la nef. Les bâtiments conventuels ont été rebâtis aux XVIIe et XVIIIe siècles : en 1672 Pierre Charpentier reçut la charge de reconstruire une partie de l'église, travaux achevés vers 1683, et Christophe Charpentier acheva la construction des bâtiments de la basse-cour en 1699 ; des plans anciens de l'abbaye seraient conservés à la Bibliothèque nationale. Vendue comme bien national en 1792, l'abbaye fut acquise par la municipalité pour y transférer l'hôpital. Au XXe siècle, plusieurs bâtiments furent ajoutés à l'établissement et une importante campagne de rénovation et d'extension a été menée dans les années 1980, avec notamment un bâtiment parallèle à l'aile ouest ; les liaisons entre les constructions se font par des passerelles.

L'église abbatiale est un édifice de plan basilical à trois vaisseaux, avec une chapelle axiale pentagonale ; seuls le chœur et la chapelle appartiennent encore à l'édifice médiéval, la nef ayant été rebâtie au XVIIe siècle. La façade, de style ionique, comporte un grand portail central et deux portails latéraux ; au-dessus du portail central se trouve une rose de style gothique flamboyant, et au-dessus des portails latéraux des fenêtres géminées en plein cintre surmontées d'un oculus. L'accès ne se fait plus par cette façade mais par une petite porte ouvrant sur la première travée du déambulatoire nord ; des traces de portes aujourd'hui bouchées sont visibles dans plusieurs travées. Le site conserve également un bâtiment en U dont les façades et toitures datent du XVIIIe siècle.

L'abbaye possédait par ailleurs une exploitation agricole à Lixy (Gâtinais) et un prieuré à Chaumont. L'église est classée monument historique depuis 1862 ; les façades et toitures des bâtiments ainsi que le sol des cours et jardins sont classés depuis le 24 octobre 1960. En 2019 le site était en cours de réhabilitation pour accueillir une nouvelle unité hospitalière, tandis que l'église, fermée au public, se trouvait dans un état de délabrement important.

Une mobilisation locale a été lancée en avril 2024 par Mkrtitch Martirossyan, président de l'Association Sens Patrimoine, qui a sensibilisé les autorités et conduit l'hôpital propriétaire à se saisir du dossier de restauration. La chapelle Saint-Jean a été retenue pour le Loto du patrimoine en septembre 2024, sélection facilitée par une lettre ouverte adressée à Stéphane Bern. En janvier 2025, l'Association Sens Patrimoine a saisi le tribunal administratif de Dijon pour engager la responsabilité du Centre hospitalier de Sens, lui reprochant une inaction ayant contribué à la dégradation de la chapelle et demandant l'ordonnance de travaux d'urgence ainsi que l'élaboration d'un programme de restauration dans un délai déterminé. L'historique présenté s'appuie notamment sur les recherches de Maximilien Quantin (1854‑1868) et de Denis Cailleaux (1976).

Liens externes