Hôpital Sainte-Reine à Alise-Sainte-Reine en Côte-d'or

Hôpital Sainte-Reine

  • 21150 Alise-Sainte-Reine
Crédit photo : Claire Jachymiak - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1700
1800
1900
2000
1659
Fondation de l'hôpital
23 mars 1659
Lettres patentes de Louis XIV
22 mai 1659
Achat du terrain
14 mai 1663
Bénédiction de la chapelle
1686
Adduction d'eau
1775
Construction de bains
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures des bâtiments anciens (à l'exclusion de l'aile Saint-Joseph) , du bâtiment des bains et de la grange (cad. AD 285, 290, 291, 293) : inscription par arrêté du 20 août 1976 ; Chapelle, pharmacie, sacristie (cad. AD 291) : classement par arrêté du 20 août 1976

Personnages clés

Anne d'Alençon Prêtre et fondateur de l'hôpital.
Pierre Blondel Bourgeois de Paris et fondateur de l'hôpital.
Jean Desnoyers Bourgeois de Paris et fondateur de l'hôpital.
Jean Arnoullet Bourgeois de Paris et fondateur de l'hôpital.
Elizée de Grignon Seigneur des Renardières et fondateur de l'hôpital.
Saint Vincent de Paul Soutien de la fondation de l'hôpital.
Louis XIV Roi de France ayant accordé les lettres patentes pour la fondation de l'hôpital.
Anne d'Autriche Reine de France ayant procuré une rente et offert des reliques.
Jean Lestre Maître-maçon ayant participé à la construction de l'hôpital.
Quentin Chevillard Charpentier ayant participé à la construction de l'hôpital.

Origine et histoire

Au XVIIe siècle, le pèlerinage autour de la source miraculeuse de Sainte Reine s'étant fortement développé, l'afflux et la détresse des pèlerins entraînèrent la fondation, en 1659, d'un hôpital qui leur était exclusivement destiné pour les pèlerins malades (sauf les pestiférés) et les pèlerins fatigués. Les Règlements et statuts citent comme premiers auteurs et fondateurs le prêtre Anne d'Alençon, trois bourgeois de Paris — Pierre Blondel, Jean Desnoyers, Jean Arnoullet — et Elizée de Grignon, seigneur des Renardières, et signalent le soutien de saint Vincent de Paul, de la Compagnie du Saint-Sacrement et de l'évêque d'Autun. Louis XIV accorda les lettres patentes le 23 mars 1659 ; Anne d'Autriche procura une rente et offrit un fragment des reliques de sainte Reine provenant de l'abbaye de Flavigny. Le terrain fut acheté le 22 mai 1659 et, dès le 8 juin, des marchés furent passés avec le maître-maçon Jean Lestre et le charpentier Quentin Chevillard ; pendant les travaux, les pèlerins furent hébergés dans le bâtiment aujourd'hui appelé « les granges ». Le plan initial, en H avec une chapelle centrale à abside circulaire, a été conservé et porte plusieurs signatures, dont celles de J. Desnoyers et J. Lestre ; il prévoyait deux salles de malades disposées en L de part et d'autre de la chapelle, chacune dotée de son propre autel, mais ce projet ne fut que partiellement réalisé. Entre 1659 et 1663 furent édifiés l'aile droite, la chapelle, la salle Sainte-Anne pour les femmes (8 lits) et la salle Saint-Jean pour les hommes (14 lits) ; la chapelle fut bénie le 14 mai 1663, le chœur voûté en ogives et l'abside à trois pans, tandis que la nef et le transept reçurent des voûtes d'arêtes en 1695-1697, exécutées par le maçon Jean Oudet. L'aile droite et les chambres situées au-dessus des salles de malades abritaient les administrateurs, le chapelain et, jusqu'en 1666, des laïques soignants ; cinq sœurs de la congrégation des Filles de la Charité vinrent compléter le personnel en 1666. Cette aile comprenait aussi une cuisine distincte de celle des malades ; l'aile gauche n'a jamais été construite. En 1664 démarra, à la limite nord de la basse cour, la construction de l'« hôpital Saint-Louis » pour les pèlerins non fiévreux venus soigner des « incommodités » par les bains et lavages aux eaux de Sainte-Reine — les femmes au rez-de-chaussée et les hommes à l'étage. En 1683-1684, un corps de logis d'un étage fut élevé derrière la chapelle pour loger correctement les sœurs hospitalières, et diverses dépendances furent édifiées dans la basse cour. L'hôpital manquant d'eau, Louis XIV autorisa en 1686 l'adduction d'une source située à Grésigny, plus tard appelée fontaine des Dartreux ; en raison de ses qualités détersives, cette eau servit aux lessives et au traitement des maladies de peau, et en 1689-1690 fut construit, à côté du réservoir et du lavoir, un bâtiment de bains offrant trois bassins séparés pour les pauvres et les personnes de qualité. Le succès des bains auprès de la cour entraîna la construction, en 1775, d'un second bâtiment de bains réservé à une clientèle aisée, avec un bassin extérieur destiné au lavage des teigneux et des galeux. En 1706 fut ajoutée une petite salle pour les femmes, proche de la salle des hommes ; en 1716 l'escalier intérieur desservant la « chambre dessus » fut supprimé au profit d'un escalier hors-œuvre en façade sur la cour antérieure. Le logis des hospitalières fut agrandi en 1765 au-dessus de la buanderie et de leur cuisine ; l'apothicairerie, déplacée à plusieurs reprises, fut installée dans l'ancien dortoir des sœurs, plafonnée en plâtre en 1768 et meublée d'une boiserie adaptée pour vases et armoires. Entre 1770 et 1771, des loges destinées aux « fous et aux mauvais sujets » furent aménagées dans l'hôpital Saint-Louis, qui soignait alors principalement les maladies de peau et accueillait les pauvres malades de la région ; cette « maison de force » fut fermée en 1777. La sacristie reçut des boiseries et des meubles bas en 1776, et en 1784-1785 une troisième salle pour les femmes, à gauche de la chapelle et communicante avec la salle du XVIIe siècle, fut bâtie. Un nouveau bâtiment pour bains et douches fut édifié en 1825-1826, en face des anciens bains devenus buanderie et lingerie. Dans les années 1975-1977, les constructions bordant l'ancienne basse cour, dont l'aile Saint-Joseph, furent démolies pour permettre la construction de bâtiments d'hospitalisation conçus par l'architecte Jean Balme ; les bâtiments conservés firent l'objet d'aménagements intérieurs importants visant à l'humanisation, qui ont considérablement modifié leur organisation tout en épargnant à l'étage les salles proches de la chapelle — à droite la salle du conseil, le cabinet des archives et une salle garnie de boiseries devenue bibliothèque en 1978 ; à gauche, une grande chambre desservant la tribune de la chapelle et la salle du conseil. Enfin, dans les années 1970, les vantaux en bois du portail de la cour d'honneur furent remplacés par des vantaux en fer forgé.

Liens externes