Hôpital à Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire

Hôpital

  • 71100 Chalon-sur-Saône
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Crédit photo : BENJAMIN SMITH - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public communal

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

La pharmacie : inscription par arrêté du 28 juin 1932 - Bâtiment du XVIe siècle ; cellier ; office et réfectoire des soeurs ; chapelle du XIXe siècle ; dôme ; escalier du XIXe siècle (cad. BN 183) : inscription par arrêté du 25 octobre 1994

Origine et histoire

L'hôpital de Chalon-sur-Saône, situé sur l'île Saint-Laurent, trouve son origine au début du XVIe siècle après la destruction en 1514 d'un précédent établissement dédié à saint Éloi dans le faubourg Sainte-Croix. En 1529, François Ier autorisa la reconstruction de l'hôpital à la pointe ouest de l'île et confia sa gestion à la ville ; les travaux s'étalèrent de 1529 à environ 1546. Le complexe primitif, parallèle à la Saône, comprenait deux corps de bâtiment alignés : une longue salle type halle, dite la grande nef, prolongée par une abside à trois pans servant de chapelle, et un bâtiment plus modeste abritant cuisine et chambres, les logements de l'étage étant réservés aux malades payants. Un vestibule reliait ces deux corps de logis et une galerie ouverte desservait les deux niveaux en façade ; à l'étage se trouvaient trois chambres pour malades payants et un oratoire voûté. Les pignons à redents du corps de logis et de la grande nef détruite ont fait évoquer une influence flamande tardive. Aujourd'hui, ne subsistent que le corps de logis et, semble‑t‑il, quelques voûtes d'arêtes du vestibule.

En 1632, les laïques furent remplacées par deux sœurs hospitalières et trois postulantes venues de l'hôtel-Dieu de Beaune, logées au rez-de-chaussée, et en 1635 l'apothicairerie fut reconstruite côté jardin. Au cours du XVIIe siècle, la Contre‑Réforme suscita un nouvel élan de charité et permit des agrandissements : la donation d'Abigaïl Matthieu de mille livres finança la construction d'une infirmerie entre 1626 et 1635. La séparation des sexes entraîna la création d'une seconde salle de malades perpendiculaire à la grande nef en 1679, puis d'une infirmerie masculine de 14 lits au nord en 1704. Dix ans plus tard fut édifié, en prolongement de l'infirmerie des femmes, un corps de bâtiment comprenant cave, cuisine, réfectoire et grand dortoir pour les sœurs, relié au vieil hôpital par une galerie prolongeant le vestibule du XVIe siècle ; son étage servit de dortoir aux hospitalières pendant des travaux encore en cours en 1733. À la même époque, la vétusté et l'insalubrité imposèrent la transformation de l'infirmerie des femmes, les archives furent transférées dans l'oratoire des chambres payantes et la salle de réunion des administrateurs installée dans la chambre voisine, aujourd'hui appelée infirmerie des sœurs.

En 1767, le Conseil fit appel à l'ingénieur Emiland Gauthey, à partir d'un projet de l'architecte Lacroix, pour édifier une nouvelle salle de malades prolongeant celle des hommes ; l'adjonction de ce corps de bâtiment aux trois anciennes salles aboutit à un dispositif en croix. Le projet d'une chapelle centrale sous dôme retarda le chantier, qui fut exécuté par l'entrepreneur François Rameau fils entre 1773 et 1776. En 1786, l'architecte Claude Niepce fit construire un pavillon pour la nouvelle pharmacie.

Après la Révolution, l'hôtel-Dieu comptait 94 lits répartis dans cinq salles : la grande nef fut réservée aux militaires, la salle voisine reçut les convalescents, l'infirmerie des hommes (22 lits) occupait le corps édifié par Gauthey, et deux autres salles de 16 lits chacune accueillaient les femmes. Un établissement de bains fut ajouté dans la cour entre la pharmacie, le corps de logis du XVIe siècle et le bâtiment du réfectoire en 1827-1829.

Au XIXe siècle, face à l'insalubrité et au manque de lits, l'architecte Jacques Duclos proposa une reconstruction importante comprenant une façade sur la Saône formant un vaste bâtiment rectangulaire à rez-de-chaussée surélevé et deux étages, ainsi que quatre corps de bâtiment arrière en croix. La première campagne de travaux fut adjudiquée le 10 janvier 1854 à l'entrepreneur Bruant aîné, mais la reconstruction dura vingt ans pour raisons financières ; Duclos fit réédifier le dôme, différemment de l'ancien, et aménager la charpente en fer, tout en prévoyant le remploi des verrières et des boiseries, de la chaire et des portes sculptées provenant de la grande nef détruite. Charles Gindriez, qui succéda à Duclos en 1871, réalisa le grand escalier et la salle d'opérations. À l'issue de ces travaux, l'hôpital disposait de 150 lits répartis entre plusieurs salles nommées pour les hommes (60 lits), pour les femmes (45 lits), pour les contagieux (20 lits) et pour les militaires (25 lits, plus deux chambres individuelles pour officiers).

Au début du XXe siècle, l'agrandissement se poursuivit sous la direction de Louis Chaumy avec un pavillon d'isolement pour les contagieux en 1901, la clinique chirurgicale Mauchamp inaugurée en 1930 et la pose de la première pierre du bâtiment de dermato‑vénérologie la même année. Dans la seconde moitié du XXe siècle, modernisations, démolitions et constructions transformèrent l'ensemble devenu Centre Hospitalier William‑Morey. La construction du « Nouvel Hôpital du Chalonnais », entreprise en 2008 au nord de la ville, a entraîné la désaffectation de l'ancien édifice en 2011. L'hôpital fait l'objet d'inscriptions au titre des monuments historiques les 28 juin 1932 et 25 octobre 1994.

Liens externes