Période
XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Chapelle Saint-Joseph (cad. AD 20) : classement par arrêté du 17 juillet 1978 ; Façades de l'ensemble des bâtiments longeant la Garonne et disposés autour des cours Saint-Joseph, Sainte-Monique, de la Maternité et Sainte-Anne (sauf celles classées) et toutes les toitures de ces bâtiments ; façades et toitures des deux anciens pavillons d'entrée, des vestiges d'un bâtiment du XVIe siècle et du bâtiment à colonnade des Dames-de-la-Porte ; grande salle voûtée du XVIIe siècle à l'intérieur de l'aile sur la Garonne (cad. AD 20) : inscription par arrêté du 31 octobre 1986 ; Toutes les façades donnant sur les bords de la Garonne et sur les cours Saint-Joseph, Sainte-Monique, de la Maternité et Sainte-Anne, ainsi que le sol de ces cours ; à l'intérieur de l'aile sur la Garonne : ancienne pharmacie, y compris ses boiseries et son parquet en marqueterie et la porte à linteau sculpté donnant accès à la grande salle voûtée du 17s (cad. AD 20) : classement par arrêté du 5 décembre 1988
Origine et histoire
L'hospice de La Grave, implanté sur la rive gauche de la Garonne dans le quartier Saint-Cyprien, est mentionné dès 1197 dans une charte de Raymond VI. Son nom provient de la grève le long de la Garonne où il a été construit. Initialement réservé aux pestiférés, il porte au XVIe siècle le nom d'hôpital Saint-Sébastien et accueille les malades isolés hors des remparts, y compris dans des tours et des prés réquisitionnés lors des grandes poussées épidémiques. Les poussées de peste du XVIIe siècle frappent durement l'établissement et, en 1629, tous les malades soignés à l'hôpital des pestiférés succombent à la contagion. À partir de 1647, dans le cadre du Grand renfermement, l'hôpital devient hôpital général Saint-Joseph de La Grave et reçoit les pauvres, les mendiants, les prostituées et les aliénés, avec la vocation affichée de soigner, nourrir et instruire. Des travaux d'ampleur réalisées entre 1661 et 1684 créent de grandes cours ; un incendie détruit cependant une partie des bâtiments en 1687. Jusqu'à la Révolution, l'institution fonctionne comme une fondation autonome sous l'autorité ecclésiastique et municipale, mais connaît de graves difficultés financières au XVIIIe siècle, aboutissant à une faillite et à la vente de rentes et de biens. En 1778, Alexis Larrey est nommé chirurgien-major. Après 1789, la municipalité prend la gestion de l'hôpital, qui est rebaptisé Hospice de Bienfaisance en 1793 ; en 1797 il annexe des locaux militaires issus de l'ancien couvent des Clarisses et s'étend alors sur près de six hectares, devenant le plus vaste établissement toulousain. Au XIXe siècle, de nouveaux services médicaux, notamment une maternité, se développent et certaines parties du site reçoivent des aménagements datés de cette période. La chapelle Saint-Joseph, œuvre des troisième quart du XVIIIe et deuxième quart du XIXe siècle attribuée à Nelli et Delor, voit sa première pierre posée en 1758 par Gaspard de Maniban ; les travaux, interrompus à plusieurs reprises et marqués par des effondrements, sont achevés en 1845. La chapelle présente des fondations renforcées au béton et un dôme en bois recouvert de cuivre, et elle a été classée parmi les monuments historiques ; elle a été désacralisée en 2015 et transformée en musée. Sur le site subsistent des éléments architecturaux remarquables : les deux pigeonniers ou pavillons d'entrée qui encadrent le portail monumental et marquaient l'accès au secteur psychiatrique, le bâtiment rectangulaire du XVIIIe siècle dit des Dames de la Porte, à deux étages sur péristyle de pierre, ainsi qu'un bâtiment du XVIe siècle au sud-est de l'ancienne cour Saint-André doté de fenêtres à meneaux. L'ancienne pharmacie, située à l'angle sud-est de la cour Saint-Joseph, est entièrement revêtue de boiseries datées du début du XIXe siècle. Le site a fait l'objet de protections au titre des monuments historiques par une inscription partielle en 1986 et un classement partiel en 1988, et il a été documenté tant par des études que par des illustrations et photographies historiques ; parmi les publications récentes figure une monographie de Lise Enjalbert consacrée à l'hôpital Saint-Joseph de La Grave.