Origine et histoire de l'hospice Saint-Nicolas
L'Hospice Saint-Nicolas, situé au 101 bis rue de la Cité à Troyes (Aube), occupe le site de l'ancien hospice médiéval. Le bâtiment actuel, d'architecture néo-classique, a été élevé sur les plans de l'architecte Gauthier et construit entre 1836 et 1844. Le premier hôtel-Dieu Saint-Nicolas remonte au XIIe siècle ; créé et géré par le chapitre cathédral, il était moins important que l'hôtel-dieu-le-comte et accueillait notamment les habitants et les pèlerins, conformément à la règle de Chrodegeng de Metz. Implanté près d'une porte de la ville et à proximité d'un canal, il bénéficiait d'atouts pour l'hygiène. Son fonctionnement reposait sur un petit nombre de religieux et religieuses et sur un temporel issu de donations destinées à assurer les soins. L'établissement connut un déclin d'usage à partir du XIVe siècle, mais, sous diverses formes, il a perduré et était encore en activité au milieu du XXe siècle. En 1630 furent réunies en Hospice Saint-Nicolas les fondations des hôpitaux Saint-Abraham, Saint-Esprit (en partie) et Saint-Bernard ; l'ensemble était alors souvent désigné sous les noms d'Enfermerie ou de Renfermerie. La chapelle, reconstruite au XVIe siècle grâce aux libéralités de Jean Brodart, curé de Creney et maître de l'hôpital, a conservé son décor peint par Anne-François Arnaud en 1845. Lors de la réfection conduite par l'architecte Pierre Gauthier entre 1839 et 1843, des vitraux réalisés par M. Hugot de Troyes ont été installés. Certaines œuvres — une « Vue du dessus », un Christ bénissant, un Christ au roseau et une statue — sont actuellement conservées au musée de Vauluisant. L'ensemble, et notamment sa grille, sa façade et les toitures des bâtiments, a été inscrit au titre des monuments historiques en 1996.