Origine et histoire
L'Hôtel-Dieu, ou hospice, de Saint-Riquier (Somme), situé au nord d'Abbeville, est connu depuis 1199. Sa fondation est attribuée à Adam La Broye, prêtre de Saint-Riquier, et il fut administré par des religieux et des religieuses. Les bâtiments actuels datent de 1688 à 1704. La chapelle Saint‑Nicolas a été élevée de 1717 à 1719 et consacrée en 1720 par l'évêque d'Amiens. À la fin du XVIIe siècle, la salle des malades comprenait 18 lits et 24 religieuses assuraient les soins, parfois avec jusqu'à six malades par lit. Lors de la Révolution française, l'Hôtel-Dieu devint un hospice civil, mais jusqu'en 1963 ce sont les sœurs augustines qui prirent en charge les soins aux vieillards. L'ensemble est protégé au titre des monuments historiques par inscription en date du 21 juin 1952. La chapelle Saint‑Nicolas, élément le plus remarquable du site, s'est enrichie au XVIIIe siècle d'ornements de style baroque-rocaille, de tableaux et de grilles en fer forgé attribuées à Jean Veyren (Vivarais). En 1753, le baron Simon‑Georges‑Joseph von Pfaffenhofen, dit Pfaff, réalisa le maître-autel en bois doré, orné de statues — dont saint Nicolas et saint Augustin — et de deux médaillons en bas-relief représentant Jésus guérissant un malade et Jésus recevant l'hospitalité chez Marthe et Marie. Au centre du retable se trouve un tableau de Joseph‑François Parrocel, Jésus guérissant les paralytiques, et un autre tableau du même auteur, Jésus guérissant un malade, est placé au‑dessus de la porte d'entrée. Le cloître en brique et pierre abrite un retable, une salle où a été reconstituée une apothicairerie exposant pots à pharmacie et instruments de chirurgie, ainsi qu'une chambre de malade du XVIIIe siècle.
